Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 341]

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L'E.COLE DES MINES DE PARIS.

Dès la conclusion de l'armistice, le 28 janvier 1871, le ministre invita le directeur intérimaire à prendre les dispositions nécessaires pour commencer immédiatement

les cours et exercices. Il fallait, d'une part, assurer la continuation de l'enseignement des élèves de 2e et de 3e années, pour lesquels les cours auraient dû reprendre en novembre 1870, et, d'autre part, opérer le recrutement des élèves de 1'° année dont les examens auraient dû avoir lieu à la même date. Le 4 février 1871, le conseil de l'École se réunit pour délibérer sur les mesures à prendre dans ce double but. Assistaient à cette séance : l'inspecteur général de Billy,

président, en l'absence du directeur, M. Combes ; les inspecteurs généraux Élie de Beaumont, Gruner, Galion; les ingénieurs Bayle et Moissenet, et M. Dupont, inspecteur de l'École, directeur intérimaire, secrétaire.

Le conseil décida que les leçons reprendraient le 15 mars et se termineraient : le 15 juillet pour les cours spéciaux; le 15 août pour les cours préparatoires. Tous les élèves sortant des cours préparatoires et ceux provenant de l'École polytechnique devaient être admis

d'emblée en Ire année, sous réserve de ne faire participer aux exercices du laboratoire que ceux justifiant de connaissances suffisantes en chimie.

Pour les autres candidats, les examens furent fixés et eurent lieu le 13 mars, tous les candidats retenus sous les drapeaux étant dispensés de l'examen préalable. Comme le conseil prévoyait que beaucoup d'élèves retenus en province ne pourraient pas rejoindre l'École le

15 mars, il fut entendu que les élèves présents dès le début devraient aider leurs camarades retardataires par la communication de leurs notes et leur faire au besoin des conférences. Le 15 mars les cours reprirent effectivement avec

NOTICE HISTORIQUE.

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11 élèves ingénieurs présents sur 37 externes 45 des cours préparatoires 63 élèves présents sur

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sans compter 7 élèves étrangers présents. Dans ces conditions d'effectif, les études auraient pu suivre régulièrement leur cours, bien que les exercices du laboratoire ne pussent encore avoir lieu faute de combustible. Mais le 18 mars était arrivé. Le conseil de l'École convoqué d'urgence le 22 reconnaissait qu'en présence des événements survenus dans Paris il convenait de suspendre les cours et de renvoyer les élèves dans leurs familles. Le lendemain 23 les cours furent effectivement suspendus, et le 24 une décision ministérielle régularisait cette situation. Lorsque le 29 mars la Commune constituée fit afficher sur les édifices publics, et notamment à l'École des mines, son arrêté ordonnant, sous peine de révocation, à tous les employés des services publics de considérer comme nuls et non avenus les ordres ou communications du gouvernement de Versailles et de ses adhérents, Combes et M. Dupont se rendirent à Versailles prendre les instructions de M. de Larcy, ministre des travaux publics. Conformément à ces instructions, M. Rigout, préparateur de chimie, Audebez, secrétaire-régisseur, et Launay, garde-

magasin, tous trois logés à l'École à raison de leurs fonctions, furent invités à y rester et à agir pour le mieux, ce qu'ils firent avec beaucoup de courage et d'in-

telligence. De l'École des mines comme établissement d'instruction ou même comme musée, la Commune ne parait pas

s'être préoccupée. Mais le sinistre docteur Parisel, le

membre de la Commune, président de la délégation scientifique (*), prit possession du laboratoire pour y établir (*) Ou peut lire sur le D' Panse!, l'incendiaire, et son rôle dans Tome XV, 1889.

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