Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 330]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

tière dans l'enseignement de l'École. La proposition fut d'autant mieux agréée que de Villeneuve, dont les aptitudes agricoles étaient à coup sûr supérieures aux aptitudes juridiques, ne demandait pas mieux que de s'en charger; les leçons furent créées par arrêté ministériel du 10 août 1853. De Villeneuve proposa et fit adopter un programme en 15 leçons qui était un cours réduit d'agriculture plutôt que des leçons sur le drainage. L'ensemble du cours de de Villeneuve était ainsi porté au chiffre normal de quarante leçons des autres cours. Cet enseignement commença avec l'année 1853-1854; il fut l'origine du cours spécial d'agriculture créé officiellement par le décret de 1856, et transformé depuis au point qu'on peut le dire supprimé.

le drainage et les irrigations (*), l'exploitation et le matériel des chemins de fer, et, en général, les arts et les travaux qui se rattachent à l'industrie minérale ; il com-

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gramme d'ensemble peut, avec le temps, nécessiter des modifications de détail, des développements donnés à une matière ou des restrictions apportées à une autre ;

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L'École depuis le décret de 1856. Lorsque le gouvernement se décida enfin à rendre, le 15 septembre 1856, un décret qui était préparé depuis quatre ans, cet acte ne fit que consacrer, sous une forme plus rationnelle et plus régulière en droit, ce qui, en fait, existait et fonctionnait normalement depuis quelque huit ans. Ce décret, qui consacrait à nouveau une couvre successivement et patiemment accomplie, mérite cependant qu'on s'y arrête. Il a eu l'avantage d'une part de bien préciser ce qu'est l'École des mines, et il présente d'autre part certaines particularités qu'il convient de signaler. « L'enseignement de l'École, dit son article 2, a pour objet spécial l'exploitation et le traitement des substances minérales ; il a également pour objet l'étude des machines et appareils à vapeur, la recherche, la conservation et l'aménagement des sources d'eaux minérales (*), (*) On ne s'étonnera pas de cette énumération au lendemain de la loi du 14 juillet 1856 et du décret du 8 septembre 1856 sur

prend les connaissances de mécanique, de métallurgie ('), de docimasie, de minéralogie, de paléontologie, de géologie pure et appliquée à l'agriculture, de droit administratif, de législation des mines et d'économie industrielle, ainsi que les principes de l'art des constructions néces-

saires aux ingénieurs des mines et aux directeurs de mines et d'usines ». On ne saurait mieux exposer ce qu'était devenu l'enseignement de l'École, sous les nécessités de la pratique

et à la suite d'une évolution patiemment étudiée, ni mieux indiquer ce qu'il doit rester pour que l'École réponde à sa destinée première. L'application de ce pro-

il ne

sera pas nécessaire pour cela de modifier

le

programme général du décret de 1856, pourvu qu'on l'entende, comme il doit l'être, largement ('*). la conservation et l'aménagement des sources d'eaux minérales, matière dans laquelle les ingénieurs des mines étaient appelés à jouer un rôle si important; et cependant ce n'a été que lors de la refonte des programmes, en 1887, qu'une part a été faite aux eaux minérales dans l'enseignement, part qui n'est peut-être pas en proportion, au point de vue surtout du captage et de l'aménagement, avec le rôle des ingénieurs des mines dans ce genre d'affaires.

(*) Le drainage et les irrigations ont, non sans raison, à peu près complètement disparu aujourd'hui de l'enseignement de l'Ecole.

(**) Le décret de 1856 est le premier acte qui ait fait disparaître ce vieux mot, un peu barbare peut-être, mais si express:f pourtant, de minéralurgie; le mot répondait exactement à ce « traitement des substances minérales » indiqué comme un des deux objets principaux de l'enseignement de l'Ecole. (***) 11 est certain qu'en 1856, par exemple, on ne pouvait son-