Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 267]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

A. partir de cette époque, l'enseignement paraît s'être assis dans la maison d'instruction du conseil des mines, et l'organisation semble assez régulière pour qu'on puisse dire, qu'en fait, l'École des mines de Paris était fondée et fonctionnait bien. Ce ne sont plus, en effet, comme au début et ainsi que semblait l'indiquer le décret de messidor an II, des leçons faites par des ingénieurs divers se remplaçant les uns les autres, comme s'il ne s'agissait que de conférences ; il y a un vrai professorat, avec des professeurs qui occupent une chaire effectivement et avec continuité ; l'enseignement n'a plus le caractère passager plus spécialement inhérent à la conférence ; il devient didactique, et, pour chacun des quatre grands cours

programme dans un discours inaugural, le tout reproduit dans le Journal des mines (*). La docimasie, la métallurgie ou plus exactement la minéralurgie, et l'exploitation des mines étaient enseignées par les professeurs titulaires que nous avons déjà rencontrés : Vauquelin, Hassenfratz et Baillet du Belloy. Alex. Brongniart, qui avait déjà professé en l'an V, fit exceptionnellement le cours de minéralogie, mais en s'excusant, dans sa leçon inaugurale, de remplacer Haüy absorbé par la préparation de son Traité de minéralogie (**), et Dolomieu parti pour l'expédition

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visés directement dès l'origine, l'enseignement dure

deux ans. côté des professeurs titulaires, certains ingénieurs, ou même certains élèves, étaient désignés comme professeurs-adjoints, tels que Miché pour la métallurgie, Cor-

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d'Egypte.

En dehors de ces cours publics et gratuits, il y eut trois cours particuliers pour les élèves des mines : géométrie descriptive, par Lefroy, alors ingénieur surnuméraire (***); allemand, par Clouet, bibliothécaire ; dessin, par Cloquet.

Pendant les quatre années suivantes, l'enseignement

dier et Picot de La Pe,yrouse pour la minéralogie. Ils

(*) Journal des mines, t. IX : allocution du conseil des mines,

pouvaient suppléer le professeur, donner des conférences ou répétitions, et surtout participer aux examens à faire subir aux élèves pour leur classement.

p. 167; Discours d'Alex. Brongniart, p.1'77; de Vauquelin, p. 189; de Hassenfratz, p. 202; de Baillet du Belloy, p. 209.

L'importance déjà prise par l'Ecole fit donner à l'ouverture des cours de l'an VII (1798-1799) une solennité particulière. Après une allocution prononcée au nom du conseil des mines, chacun des professeurs exposa son il était allé chercher un repos bien mérité par tant de fatigues et de tribulations. Né le 24 juin 1:750, Dolomieu, d'abord chevalier de Malte, dut quitter l'île à la suite d'un duel. Il prit du service dans l'armée et se livra de bonne heure à la culture des sciences naturelles et surtout des sciences minéralogiques et géologiques. Il était membre de l'Institut depuis la création. Ses collections furent recueillies par son beau-frère le marquis de Drée, dont l'inappréciable cabinet devait être acquis pour l'École des mines en 1837.

(**) La première édition du Traité de minéralogie parut en l'an X (1801) en 4 vol. (***) Lefroy (né en 1771, mort inspecteur général des mines, en

retraite, le 3 février 1842), que nous rencontrons pour la première fois, a son nom intimement lié à l'histoire de l'École des mines. Nous le verrons présidant à l'installation de l'École des mines de Moutiers en 1803, la transportant successivement, de 1814 à 1816, de la rue de l'Université au Petit-Luxembourg et à l'hôtel Vendôme. Là, il fut inspecteur sous l'autorité immédiate du conseil de l'École, depuis la réinstallation en 1816 jusqu'en 1836, date à laquelle, nommé inspecteur général des mines, il céda son poste à Dufrénoy qui lui avait été adjoint depuis 1834. Lefroy resta membre du conseil de l'École, et il continua à suivre spécialement, au nom du conseil, l'achat de l'hôtel Vendôme,

qui ne fut réalisé qu'en 1837; il présida aux premières appropriations nouvelles qui furent la conséquence immédiate de cet achat.

Lefroy était un des élèves entrés directement à l'École des mines en 1794, sans avoir passé par l'École polytechnique.