Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 226]

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410 FILET DE SÙRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES

favorable, quand on dispose d'une bobine folle, exige tou-

jours en fait au moins quinze à. vingt minutes, c'est-à-

dire un temps incomparablement trop long ; ni la descente le long du guidage ou au moyen de cordes, qui peut être tentée concurremment avec le réglage des câbles et qui

est, il est vrai, plus rapide que lui, mais qui n'est pas toujours possible et qui demande des hommes d'une rare énergie, ne sont suffisants.

Établissement d'échelles pour aller au puisard. Pour permettre cependant de porter utilement secours aux victimes de ces accidents, un arrêté du préfet de Saône-et-Loire, du 30 décembre 1876, a prescrit l'établissement dans tous les puits de mines du département d'échelles en fer, verticales, appliquées contre le parement du puits et allant de la recette la plus profonde au niveau le plus bas que les eaux prennent habituellement dans le puisard.

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DES MINES DE BLANZY.

CHAGOT

Limitation à 25 mètres de la hauteur des échelles. Il est ainsi possible d'arriver à portée du malheureux et de le soutenir en attendant qu'on ait pu régler les câbles et descendre avec la cage ; mais ce moyen lui-même devient illusoire à cause du temps qu'il exige et du danger même qu'il présente, si l'on est obligé de donner à ces échelles une trop grande longueur ; ,i1 arrive assez fréquemment, en effet, que, pour explorer le terrain le plus loin possible en profondeur, pour avoir des richesses reconnues d'avance ou pour préparer des travaux d'avenir,

le fonçage d'un puits est poussé assez loin dans le mur de la couche ou des couches dans lesquelles est faite l'exploitation , de manière que la dernière recette du puits se trouve à une grande hauteur au-dessus du fond. C'est ainsi que la Compagnie de Blanzy a dans ses puits des puisards dont la profondeur atteint 120 et 150 mi-

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Ires ; l'un d'eux, celui du puits Saint-Louis, arrive même à 325 mètres. Il était évident qu'on ne pouvait pas imposer l'établissement d'échelles aussi démesurées qui n'au-

raient été d'aucune utilité, et un nouvel arrêté préfectoral, du 7 juin 1886, autorisa la Compagnie de Blanzy à

limiter à 25 mètres la longueur des échelles à établir dans ses puits. Ainsi, pour les puisards de faible profondeur, c'est:à-dire au-dessous de 25 mètres, la question était résolue, dans la limite du possible, par l'emploi d'échelles fixes ; mais pour les puisards profonds, c'est-à-dire au-dessus de 25 mètres, elle restait entière.

Installation faite par la Compagnie de Blanzy. Sur la demande du service local des mines, la Compagnie

Blanzy a étudié, pour le puits Jules Chagot, dont le puisard a 120 mètres, et réalisé d'une manière qui nous paraît satisfaisante, une installation qui a pour but de

prévenir les chutes, ou du moins de retenir les corps des ouvriers qui pourraient venir à tomber dans le puits.

Description de Les fig. 1, 2 et 3 de la Pl. UV représentent l'ensemble de cette installation, dont la partie essentielle est un filet en câbles métalliques, établi à deux mètres au-dessous des taquets d'arrêt de la dernière recette, qui est à 330 mètres. Le filet que, sur la coupe CD, fig. 3, on voit dans sa position verticale après qu'il a été détaché pour laisser passer les cages à eau, est à mailles carrées de 10 centi-

mètres de côté. Il est construit au moyen de câbles en .fil d'acier galvanisé de Firminy, n° 11, résistant à 150 kilogrammes par millimètre carré. Ces câbles sont composés les uns de 20, les autres de 18 fils ; cette différence

,de composition a d'ailleurs été reconnue inutile. Aux