Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 219]

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396 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE

on en fait une seconde et quelquefois une troisième addition, jusqu'à ce que le métal paraisse avoir parfaitement rempli l'intervalle qui existait entre les deux parties du tube. Grâce aux précautions que j'ai indiquées, on n'a pour ainsi dire jamais à craindre que la soudure ne coule dans l'intérieur du tube. On emploie pour la brasure du cuivre rouge sur le laiton ou du laiton sur le laiton, de la soudure dite soudure grise n° 3, dont la composition est 50 p. 100 de cuivre et 50 p. 100 de zinc. Elle est assez fusible. Pour la brasure du cuivre rouge sur le fer, la composition est différente c'est 75 p. 100 de cuivre pour 25 p. 100 de zinc, et le métal obtenu est bien moins fusible. On consomme pour la brasure les poids suivants de soudure et de borax : Par tube de 100mm de diamètre, 455g, de soudure 80

65 55 50 45

425 85 75 52 42 25

Pour les tubes dont le diamètre est compris entre 100 millimètres et 55 millimètres, on alloue 150 grammes de borax par kilogramme de soudure, et pour les autres 100 grammes seulement.

Enfin la consommation en coke s'élève à environ

1",500 par tube.

Une fois la soudure faite, il faut enlever la collerette qui marque le point de jonction des deux tubes. Cette opération se fait avec un outil un peu analogue à celui qui sert pour raboter intérieurement les bouts. C'est un cône, très ouvert seulement, présentant suivant une série de génératrices des lames tranchantes et constituant

DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES.

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par suite une fraise composée. L'outil (/g. 10) est monté sur le tour et tourne avec la même vitesse que ceux dont j'ai déjà parlé (600 tours par minute). L'ouvrier place le tube parallèlement à la génératrice horizontale de l'outil

en l'appuyant sur un support fixe et le fait tourner sur lui-même, de façon à présenter successivement devant les lames tranchantes les diverses parties de la collerette. Il ne faut que quelques secondes pour l'abattre complètement.

Ces diverses opérations terminées, avant d'envoyer le

tube au montage, on doit l'essayer à la pression de 20 kilogrammes par centimètre carré, comme je l'ai

expliqué plus haut. Ce sont les ouvriers qui ont fait le raboutissage qui font ces essais. Ils sont responsables de toutes les fuites à la soudure et non de toutes celles qui peuvent survenir dans le corps du tube. Ils ont donc tout intérêt à soigner leur travail, et avec une bonne équipe d'ouvriers le déchet par suite de défaut à la soudure n'atteint pas 1/2 p. 100. Le personnel employé au raboutissage des tubes est fort variable suivant le travail à faire. L'équipe la plus simple se compose de 1 soudeur pour 2 ouvriers préparant les bouts de tubes, et de 1 laveur au trommel; ce dernier peut toujours aider ses compagnons pendant les essais à la presse. L'équipe est payée par tube bon, à raison de O,55 pour le raboutissage. 0 ,04 pour l'essai à la presse hydraulique.

J'ai déjà indiqué plus haut que le lavage se paye à raison de O,04 par tube, ce qui fait ressortir à Of,63 par tube le prix de la main-d'oeuvre pour toutes les opérations décrites.

Le gain de l'équipe est réparti entre ses divers mem-