Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 62]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

duction synthétique de nombreuses espèces -cristallines,

Dans l'hypothèse de la combinaison du carbone avec l'hydrogène en a, l'hydrogène doit redevenir libre à, partir de B, au fur et à mesure de la fusion progressive: c'est là une conséquence théorique que l'on pourrait peutêtre vérifier expérimentalement. Tout ce que nous 3. Refroidissement après chauffage. avons dit du refroidissement après fusion peut être répété ici, avec cette différence que l'état initial de la structure

est différent. Dans notre manière de voir, appuyée sur les expériences de M. Brinell, la transformation du grain

ne se fait pas uniquement pendant le refroidissement, comme l'a pensé Tchernoff, tandis que l'acier deviendrait amorphe pendant le chauffage. Cette transformation se fait à la fois pendant le chauffage, pendant le refroidissement et pendant la station intermédiaire. C'est ainsi que l'acier de cémentation présente la même' cassure, que le refroidissement ait eu lieu rapidement à l'air ou très lentement dans les caisses (*). En résumé, la transformation du grain n'est fonction que de la température maxima atteinte pendant le chauffage et, probablement, du temps pendant lequel cette température a été maintenue. Si le métal est soumis pendant le refoidissement à un travail mécanique de forge assez énergique pour détruire les arrangements cristallins édifiés pendant le chauffage et en empêcher la formation pendant le corroyage, la

température maxinia qui détermine la structure de la pièce finie sera celle à laquelle on a terminé le travail. Cette considération a une importance pratique capitale Dans un grand nombre de cas, le travail est arrêté à une température trop élevée, soit par suite de mau-

(*) Communication de M. Brustlein.

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-mises habitudes, soit que l'outillage manque de puissance.

Tout ce qui précède ne s'applique qu'a l'acier théoriquement pur ne contenant que du fer et du carbone ; on

voit facilement, dans ce cas, ce qui distingue notre conCeption actuelle de notre conception première et rudimentaire du point b de Tchernoff : c'est que le ciment,

au lieu de subsister en partie de a à la fusion sous forme de carbure de fer, prendrait en réalité deux formes différentes discontinues carbure de fer solide au-dessous de a dissolution liquide de carbone dans le fer audessus et à partir de B. Et, dans l'intervalle, se placerait la troisième forme du carbone dissous dans le. fer solide ou combiné à l'hydrogène ; de sorte que, pendant cette

période, on aura encore un ciment ou l'on n'en aura plus, selon que l'une ou l'autre des deux hypothèses sera la vraie.

Ce que nous avons dit des fers carburés sans phosphore pourrait se répéter en partie des fers phosphorés sans carbone. Le phosphore, sans former avec le fer des composés définis à point de fusion fixe, comme le prouve

le refroidissement à partir de 1.360 degrés du métal Thomas avant sursouffiage, pourra donner une série d'alliages de fer et de phosphore en proportions variables, et la présence de ces alliages, liquides à partir d'une température inférieure à la fusion du métal, facilitera l'organisation cristalline du fer ; on sait que le métal Thomas avant sursouffiage prend de belles formes spéculaires.

Si le carbone et le phosphore sont réunis dans un même échantillon, l'existence d'un phospho-carbure défini, ou, tout au moins, d'un alliage triple de fer, de carbone et de phosphore, prend quelque apparence de probabilité, puisque le refroidissement de la fonte phospho reuse nous a donné, vers 900 degrés, un point singulier

de position fixe. Plusieurs des aciers que nous avons