Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 251]

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MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES

sont remplies des gaz acide carbonique et azote dégagés par la source. L'eau elle-même doit à ces matières d'être grasse au toucher et comme savonneuse. Elle est inodore, mais par le refroidissement prend une odeur hépatique très prononcée. Sa saveur, légèrement salée lorsqu'on la boit chaude, devient âcre et nauséabonde par le refroidissement. Au point de vue médical (*), elle est principalement employée dans le traitement dés rhumatismes, des paralysies, des scrofules et de certaines maladies nerveuses.

D. Composition chimique de l'eau et de ses dépôts. De bonne heure on s'est préoccupé de savoir ce qu'il y

DE BOURBON-L'ARCHAMBAULT.

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sans doute lui qu'on prit d'abord pour « du vrai alun de roche, rendant l'eau astringente, salée et desséchante.» Une méthode un peu plus sérieuse fut employée, en 1729, par Boudluc qui arriva déjà à un résultat assez approximatif; puis, J. Paschal, Chomel, Venel ; Faye, en 1834; Ossian Henry un peu plus tard, firent de nouvelles analyses ; en 1860, un échantillon pris au griffon même, à 5m,46 en contre-bas de l'orifice du puits, fut étudié par Ri-

vet au laboratoire de l'École des mines en même temps que M. de Gouvenain s'attachait à la recherche des corps rares ; enfin, en 1885, M. Willm, au nom de la commission de revision de l'Annuaire des eaux minérales, fit une analyse des plus complètes. Nous donnons ici successivement les résulats de ces dernières analyses qui présentent, comme il est facile de le voir, de notables différences et sont , par suite, intéressantes à comparer.

avait dans ces eaux thermales dont on constatait les propriétés médicales. Dès l'époque des alchimistes on fit quelques analyses qui, sous une phraséologie un peu trop étrange pour nous, contiennent parfois quelque part de vérité. En 1569, Nicolas de Nicolay attribuait, ainsi que nous l'avons vu, l'efficacité des eaux de Bourbon au soufre et

à l'alun qu'elle contenait suivant lui; le procédé d'analyse qui avait donné ce résultat erroné était des plus primitifs; il consistait simplement, comme Nicolay nous l'expose à propos de la source de Saint-Pardoux (voisine de celle de Bourbon), à faire distiller plusieurs fois et diligemment, puis à sécher le sédiment demeuré au fond de l'alambic et à examiner les cristaux. On eut pu ainsi reconnaître au moins le sel marin qui est abondant à Bourbon et qu'un M. de l'Orme, mentionné

Analyse de Faye (1834) (*). (Eau, 1.000 grammes). 0,530 2,370 1,520 0,500

Azote

indéterminables

Sulfate de soude Id. de potasse Chlorure de sodium Id.' de calcium Silice

Matières extractives anormales

par Dubuisson-Aubenay, y trouva en 1646. Mais c'est () Voir Bourbon-l'Archambault, par le D' Regnault, chez Masson, 1886.

31t

Acide carbonique . Carbonate de soude Id. de chaux de magnésie Id. Id. de fer Acide hydrosulfurique

Total.

quantités

0,540

traces 1,780 1,800 0,800 9,840

V) Voir Nouvel essai sur les eaux de Bourbon-l'Archambault, par Faye.