Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 214]

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DE M. DU SOUICH.

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DISCOURS FRONONnS AUX FUNÉRAILLES

L'homme privé ne le cédait point en lui à l'homme public. Si celui-ci se faisait apprécier de tous par l'étendue de son savoir, la sagacité de son esprit, la rectitude de

DISCOURS DE M. TROOST Membre de l'Institut,

son jugement, la parfaite loyauté de son caractère, l'homme privé se montrait riche des qualités du cur,

11.I NOM DU CONSEIL D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE SALUBRITÉ DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.

des belles et modestes vertus du chrétien. Bienveillant à tous, il conservait pour les siens des trésors de tendresse et de dévouement. Sans reproche, il vit venir la mort sans peur, oubliant,

jusque dans son agonie, ses propres souffrances pour songer à, la santé et au soulagement de ceux qu'il aimait. Sa pieuse compagne, femme forte de l'Évangile, l'a

soutenu dans ses derniers moments comme elle l'avait soutenu dans les épreuves douloureuses que chacun dans ce monde rencontre sur sa route. Cette union parfaite leur a permis de transmettre à leurs enfants leur solide vertu : l'aîné, donnant son sang à la France, est revenu,. glorieux mutilé, de la douloureuse campagne de 1870; une de leurs filles, se sacrifiant aux pauvres et aux déshérités, est morte sous la bura des soeurs de Saint-Vincent de Paul. Le court exposé de cette belle vie est un exemple pour nous, messieurs. Bien que, mêlé. par ses fonctions aux affaires les plus considérables du pays, M. du Souich -

meurt, sans avoir augmenté sonpatrim,oine ; mais il laisse

aux siens un héritage d'honneur et de probité légendaires, dont ils doivent être fiers. Quant à nous, mes chers camarades, efforçons-nous de ressembler à. ce modèle des ingénieurs et conservons soigneusement dans nos curs, pour les imiter, le souvenir de ses vertus.

Messieurs,

Je ne veux pas laisser refermer cette tombe sans rendre, au nom du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Seine, un suprême hommage au collègue éminent dont nous déplorons la perte. M. Linder vous a, dans un langage ému, rappelé la vie et les travaux de M. du Souich; il TOUS a dit les services rendus par le savant, par Phabile et consciencieux ingénieur des mines. Toute sa science, toute l'expérience acquise dans sa longue carrière, M. du Souich les a, au Conseil d'hygiène, consacrées à la solution des problèmes incessants, que soulèvent de nombreuses industries et de

multiples causes d'insalubrité, au milieu d'une population aussi condensée que celle du département de la Seine. Il siégea d'abord au Conseil, à raison de ses fonctions,

comme ingénieur en chef du département, et le quitta lorsqu'il fut nommé inspecteur général; mais son souvenir y était resté vivant, et quand la mort de M. CoMbes laissa une place vacante, M. du Souich fut élu, à., l'unanimité,, membre titulaire.

Il s'en montra très heureux, et jusqu'au dernier moment, malgré l'affaiblissement de sa santé, il ne cessa d'apporter le concours le plus actif à nos travaux. Personne n'était plus assidu à nos séances, personne n'y montrait un zèle et un dévouement plus soutenus. Dans ses rapports toujours consciencieusement étudiés, aucun élément d'information n'était négligé, toutes