Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 52]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

LES RÉGULATEURS

62

tra avec la valeur I du courant principal, pour engendrer la force électromotrice I R ; la somme des deux donne la force électromotrice voulue. Mais, au lieu d'obtenir ce résultat par une excitation

séparée, on peut s'en rapprocher beaucoup en em(fig. 2, Pl. III) : 1° Un courant excitateur obtenu par une dérivation

ployant

branchée aux points A, B, où l'on veut rendre la différence de potentiel constante ; ce courant a une intensité constante puisque la différence de potentiel à ces bornes est

constante et que la résistance du circuit excitateur est constante ;

2° Un courant excitateur pris, en série, sur le circuit principal et qui aura l'intensité I. Tel est le principe du double enroulement. Nous ne donnerons pas les calculs qui permettent de fixer le, nombre de tours de ces circuits excitateurs, leur résistance, etc. Tout a été fixé par M. Marcel Deprez dans son travail déjà signalé. En outre, la même question a été traitée dans tous ses détails par le docteur Froalich et par Sylvanus Thomson. Mais les méthodes graphiques que M. Marcel Deprez a exposées à l'Académie des sciences, basées sur l'emploi des caractéristiques, permettent de résoudre la question d'une façon plus simple que par le calcul. Ce que nous venons de dire s'applique au réglage du potentiel aux bornes de la dynamo ; il est plus difficile de régler le potentiel à distance avec les machines compounds qu'avec le double enroulement avec, excitation indépendante ; cependant les constructeurs cherchent à le faire à présent. La compagnie Gramme fournit actuellement des dynamos compound parfaitement réglées, qui assurent une

différence de potentiel aux bornes remarquablement constante, pourvu que la machine à vapeur soit munie

DANS LES DISTRIBUTIONS D'ÉLECTRICITÉ.

63

d'un excellent régulateur de vitesse. On peut éteindre subitement le plus grand nombre des lampes sans qu'on puisse remarquer à l'o3il une variation de l'intensité lumineuse de celles qui restent allumées. Les machines compound, de Siemens, de Shuckert et Mordey de Gificher, etc., donnent aussi d'excellents résultats. Ces machines compound ont pris un immense développement qui montre l'importance ae la découverte. Nous

avons dit qu'elles constituaient la meilleure solution, pour toutes les installations électriques isolées, comme les usines éclairées à l'électricité. Elles permettent la suppression brusque d'une fraction quelconque de l'énergie

électrique, ce qui présente toujours des inconvénients avec les régulateurs électriques les mieux établis. Edison préfère ne pas les employer pour les distributions dans les grandes villes, parce qu'il arrive à une régularisation encore plus parfaite avec ses procédés que nous avons décrits; mais, dans les grandes villes, nous avons vu que l'énergie électrique consommée ne varie que progressivement.

Il est essentiel de munir les machines à vapeur d'un excellent régulateur de vitesse, quand on emploie les dynamos compound. Les variations de vitesse donnent, en effet, de grandes variations de la différence de potentiel.

Dynamos compound pour intensité 'constante. M. Marcel Deprez a résolu le même problème du double enroulement pour intensité constante. Sans reproduire sa théorie, nous allons reprendre l'exemple précédent. Nous supposons que toutes les lampes soient,

cette fois, placées en série. Soit Ri la résistance intérieure de la dynamo et Re la résistance extérieure du cir-

cuit; on a E= I (Ri + R,)

Ce (R + 11,)

(A et B étant des constantes).

A + B X R,