Annales des Mines (1887, série 8, volume 12) [Image 264]

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NOTE SUR L'EMPLOI DE L'AIR COMPRIMÉ

tion d'eau pulvérisée dans l'intérieur des cylindres de

compresseurs d'air, annoncée dans mon mémoire de IP remis à M. de Cavour. J'ai appliqué ce puissant moyen d prévenir rapidement le réchauffement de l'air pendanth compression, dès 1872, à tous les compresseurs d'air de, travaux du grand tunnel du Saint-Gothard, et plus réuni ment aux compresseurs de mon système, à grande vitesse établis à Sangatte, près Calais, pour l'entreprise du cha min de fer sous la Manche. Un récit abrégé de ces anciennes expériences, accon. pagne de dates authentiques et de déclarations officielles peut avoir de l'intérêt pour l'histoire exacte de l'exécu.

tion des premiers longs tunnels à double voie percés sous la chaîne des Alpes, celui du Fréjus (dit du mont 'Cenis) et celui du Saint-Gothard (*), et du tunnel quia été 'commencé sous le détroit de la Manche, à Sangatte, près Calais.

POUR LE PERCEMENT DES LONGS TUNNELS.

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ler les procédés d'exécution pour ce tunnel, après que sa

'rection entre Bardonnèche et Modane eut été décidée. Cet ingénieur imagina et fit exécuter, par un habile mécanicien, M. Thémar, de Turin, une machine perforatrice pour découper la roche au fond des deux galeries, nord et sud, projetées. Cette machine fut essayée près de Turin, au Val d'Oc dans un moulin appartenant au gouvernement ; on opérait directement sur de gros

blocs amenés du mont Fréjus, et pendant les mois d'essais elle donna de bons résultats. La machine recevait immédiatement l'action des forces motrices hydrauliques au Val d'Oc, mais il n'en pouvait pas être de même, lorsque cette machine serait appliquée au percement du tunnel; là il faudrait nécessairement un moyen de transmettre la force depuis des moteurs hydrauliques extérieurs jusqu'au fond du tunnel, et sur la fin du percement jusqu'à 6 ou 7 kilomètres à partir des moteurs. Il fallait de plus un moyen puissant de ventilation.

§ 1.

EMPLOI DE L'AIR COMPRIMÉ POUR LES TRAVAUX DU TUNNEL DU FRÉJUS.

De 1845 à 1849, le célèbre ingénieur belge, M. Il Maus, avait été chargé par le gouvernement sarde et le roi Charles-Albert de deux travaux important§ : les études et l'exécution du premier chemin de fer construit. en Piémont, celui de Gênes à Turin, et les études d'un tunnel destiné à relier le Piémont à la Savoie, à travers la chaîne des Alpes. On l'avait également chargé d'étu-

(*) La longueur du tunnel du Fréjus est de 12.230 mètres, celle ,du tunnel du Saint-Gothard est de 14.920 mètres

ce dernier tunnel, quoique beaucoup plus difficile, a été percé avec une vitesse

kilométrique double et un coût d'un tiers moindre par kilomètre .achevé.

M. Maus, qui avait étudié cette question, croyait pouvoir la résoudre au moyen de câbles sans fin soutenus par des poulies éloignées de 5 mètres, et ces câbles devaient circuler dans toute la longueur excavée, avec la vitesse moyenne excessive de 12 mètres par seconde. Dans ce système, les procédés prévus pour l'aération étaient des plus défectueux. M. Mans croyait pouvoir en atténuer les effets en supprimant le sautage à la poudre et en établissant, de distance en distance, des ventilateurs à roues, qui auraient refoulé l'air pris à l'intérieur dans une conduite de grand diamètre et qui l'aurait porté jusqu'au dehors dIrtunnel. Au printemps de 1849, M. Maus avait terminé ses études et avait rédigé un rapport général avec planches,

tableaux et devis. Le gouvernement sarde nomma une commission technique, composée de neuf membres i pour