Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 291]

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TABLEAUX RÉSUMÉS.

STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU.

2,8 accidents avec 9 victimes (dont 2 tués) par million de tonnes, ou 10 victimes par 10.000 ouvriers.

Le groupe de Creuse et Corrèze reste pour ainsi dire indemne.

Celui des -Vosges méridionales, au contraire, se présente comme l'un des plus atteints, avec 1,8 accidents et

17 victimes (dont 14 tués ) par million de tonnes, ou 32 victimes par 10.000 ouvriers.

En somme, si l'on considère la France entière, on constate que la question du grisou est restée sensiblement stationnaire de 1814 à 1860; elle paraît légèrement en progrès depuis cette époque, malgré l'accroissement des mines en profondeur. Les moyennes constatées sont pour 1 million 1,4 accidents (dont 0,57 mortels) de tonnes 7 ouvriers atteints (dont 3,3 mortellement) ou 9,7 ouvriers atteints chaque année ( dont 5,7 mortellement) pour 10.000 ouvriers du fond.

Le diagramme 'ci-dessous 15 Ans

Age

(fig.

5), qui donne la répar-

8 P..

Durée moyenne du atour dans la mine: 31 Ans . Asen

cyen

o;

Fig. 5. Répartition, d'après leur âge, des ouvriers employés, en France, dans les mines.

tition des ouvriers mineurs en France d'après leur âge, fait ressortir le chiffre de 31 ans pour la durée moyenne du séjour d'un ouvrier dans la mine. Il résulte de là que la proportion des mineurs atteints par le grisou dans le cours de leur carrière est de 3 p. 100 (dont 1,8 tués).

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Pour la Grande-Bretagne, le danger du grisou paraît s'atténuer progressivement. Au lieu de 1,4 accidents mortels avec 4 tués environ, pour 1 million de tonnes, que l'on constatait pendant la période 1850-1859, on n'a plus relevé, dans les deux périodes décennales suivantes, que '0,6 accident avec 2,5 tués ; puis 0,38 accident avec 2 tués.

Par rapport au personnel, la proportion des tués s'élevait à 12 p. 10.000 en 1850-1859; elle est tombée à 6 p. 10.000 en 1870-1879. En Belgique, comme en France, la situation ne paraît s'améliorer que très légèrement. On relève 0,5 à 0,75 accidents de grisou } pour 1 million de tonnes; 4 à 6 victimes (dont 3 tués) 8 à 9 victimes (dont 5 tués) pour 10.000 ouvriers.

La Prusse, qui, dans l'ensemble, est de tous les pays

de l'Europe le plus favorisé à cet égard, ne donne que 2 explosions de grisou (dont 0,75 mortelles) pour 1 million avec 2 à 3 victimes (dont 2 tués) de tonnes ; ou 2 à 10 victimes (dont 2 à 6 tués) pour 10.000 ouvriers.

Cependant, ces coefficients semblent présenter une légère tendance à l'augmentation avec le temps. La Saxe, qui est, à l'opposé de la Prusse, le pays où le grisou fait proportionnellement le plus de victimes, voit au contraire sa situation s'améliorer à ce point de vue depuis 25 ans : pendant la période 1860-1869, on avait 1,2 explosions pour 1 million de tonnes; avec 23 victimes (dont 17 tués) ou 45 victimes (dont 34 tués) pour 10.000 ouvriers.

La période décennale suivante, 1870-1879, n'a plus donné que