Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 338]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

DANS LA BRASSERIE PHOCÉENNE A MARSEILLE. 637

échappées des rivures. La façon peu soignée de ces riproduisait librement, elles n'ont donné lieu à aucune vures, le poids total de l'appareil s'appuyant dans leur fuite constatée, à aucune corrosion manifeste. Tout en voisinage et se combinant avec les mouvements de dilaadmettant que les rivures étaient peu soignées, il est tation du métal, ont sans doute contribué à développer donc utile de remarquer que c'est leur contact avec la ces fuites, qui ne se sont pas manifestées en dehors des maçonnerie qui a pour ainsi dire exagéré l'inconvénient parties reposant sur la maçonnerie. de leur malfaçon. Le rapporteur considère donc que l'a« Il y a lieu de considérer la construction du fourneau gencement du fourneau, et la façon dont la chaudière de l'appareil comme défectueuse, puisque d'une part elle était portée par la maçonnerie, sont plus répréhensibles a contribué à provoquer des fuites, et d'autre part elle a exagéré le danger de leurs conséquences en les masquant que les rivures ne paraissaient défectueuses. D'ailleurs, la chaudière était en usage depuis quinze et en permettant à la maçonnerie de s'imprégner de lians, et les vices de construction qui mettent un pareil quide au contact du métal. « Dans de pareilles circonstances, et les corrosions auglaps de temps à se manifester peuvent toujours être conmentant incessamment, l'enveloppe extérieure a fini par sidérés comme accompagnés et aggravés par un entretien se rompre sous une pression très modérée ; elle a cédé le défectueux. Tel est, en effet, le cas dans l'espèce : on peut affirmer long de sa génératrice inférieure extraordinairement affaique des visites complètes du générateur qui a fait explo- blie, et s'est- ensuite entièrement développée, donnant sion auraient permis de découvrir les corrosions dange- brusquement issue à toute l'eau contenue dans le généreuses qui ont peu à peu rongé ses tôles, et d'éviter tout rateur. « Des visites consciencieuses, conformes aux prescripaccident. Ces visites étaient d'ailleurs d'obligation d'autant plus stricte que la chaudière était soumise périodi- tions de l'article 36 du décret du 30 avril 1880, auraient certainement permis de reconnaître la cause permanente quement à des chômages prolongés. En conséquence, le rapporteur a l'honneur de soumet- de danger que présentaient de si profondes corrosions. tre à l'approbation de la commission centrale l'avis sui- Ces visites étaient d'autant plus indispensables que l'appareil, soumis à des chômages répétés, exigeait un entrevant: « L'explosion du 23 juin 1885 est due à l'existence pria- tien soigné B. lable de corrosions profondes intéressant la partie inf& L'ingénieur en chef des mines, rapporteur, rieure du corps cylindrique de la chaudière, qui reposait Signé : MicnEL LÉyy. par ses génératrices inférieures sur une murette en maçonnerie longitudinale, large de 90 centimètres et sépaDans sa séance du 13 octobre 1885, la commission rant les deux carneaux latéraux de retour de flamme. centrale des machines à vapeur a adopté l'avis proposé « Les corrosions se sont principalement produites sur par le rapporteur. les bords des lignes de rivets, dans toute la partie de la chaudière qui reposait sur la murette longitudinale. Elles paraissent donc en relation avec des fuites qui se seront

les portions de la chaudière où le jeu des dilatations se