Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 160]

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TRAVAUX EXÉCUTÉS AU TUNNEL DE L'ARLBERG. 991

PERCEMENT DES ALPES.

plus grande facilité. Il suffit de deux hommes par machine, l'un qui règle l'introduction de l'eau motrice, l'autre qui change les tiges et les forets au fur et à mesure de l'usure ou de l'avancement. La colonne de serrage est elle-même facilement manoeuvrée par trois ou quatre hommes au plus ; son poids est de 150 kilogrammes. Celui du perforateur seul est de 120 ; muni du foret et des tiges d'allongement, il en pèse 300. L'affût des perforateurs à air comprimé exige, au con-

traire, pour recevoir les six machines travaillant à une attaque, des dimensions et un poids considérables. Sa longueur est de 3m,75, sa hauteur

sa plus grande

largeur Im,651: il rend donc presque impossible la circula-

tion des ouvriers au front de taille. Son poids, sans les perforateurs, est de 2.400 kilogrammes ; le poids de chaque machine est de 180. Pour six machines en marche, il faut

un personnel de douze hommes au front de taille. Il est, en outre, à remarquer qu'immédiatement en arrière de l'affût, doit stationner encore un réservoir encombrant pour injecter l'eau dans les trous de mine. Les deux modes d'installation sont représentés fig 5 et 6, Pl. VIL .

MARCHE DU TRAVAIL.

Comme il a déjà été dit, la galerie de direction seule est percée à la machine ; tous les autres travaux d'aba.tage sont faits à la main. Au moment où. l'exécution du tunnel fut décidée, on avait pris pour base des évaluations un avancement au front de taille de 3 mètres par vingt-quatre heures, représentant par suite 270 mètres par trimestre à chaque tête, ou 1.080 mètres par an. La durée du percement eût été dans ce cas de cinq années au moins. Pour abréger cette durée, on projeta d'ouvrir

une galerie auxiliaire de 1.160 mètres de longueur, qui viendrait déboucher à peu près vers le milieu du tunnel,

et procurerait ainsi deux nouveaux points d'attaque, permettant de réaliser une économie d'une année. Ce travail fut mis en adjudication avant celui du tunnel proprement dit ; mais les offres furent jugées inacceptables, et l'on résolut de s'en tenir à l'attaque par les deux têtes. Seulement, on reconnut la possibilité, en consacrant toute la force motrice disponible exclusivement au per-

cement du front de taille, en adoptant pour le côté le plus pauvre en ressources hydrauliques le système qui consomme le moins de force, et en séparant le service de la perforation de celui de la ventilation, on reconnut la possibilité d'obtenir, dans les roches de l'Arlberg, un avancement minimum de 3m,30 par jour, et l'entreprise fut définitivement adjugée sur cette base.

Aux termes du contrat, les entrepreneurs doivent fournir dans la galerie de base un avancement d'au moins 3m,30 par jour, et l'exécution complète du tunnel ne doit pas suivre àplus de cent quatre-vingts jours de distance. Chaque jour de retard, tant sur l'avancement en galerie que sur l'excavation complète, entraîne une pénalité de 800 florins(*); chaque jour gagné, une prime égale. Les autres travaux, tels que galerie de calotte, battage au large, maçonneries, doivent également avancer de 3'1,301 par jour. La galerie de faîte ne doit pas rester en

arrière de la galerie de base de plus de 100 mètres, et la longueur de la partie en chantiers dans le tunnel ne doit pas être de plus de 600 mètres en arrière du front de taille.

Le gouvernement autrichien s'engageait à remettre aux entrepreneurs les installations de chaque tête en () 2.000 francs. La pénalité était de 5.000 francs au SaintGothard.