Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 130]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

230 ESSAIS EFFECTUÉS SUR UNE MACHINE CORLISS

sente de très grosses difficultés, parce qu'elle résulte de la résolution d'une équation, dont beaucoup de termes sont fournis par l'expérience, et ne sauraient être considérés comme rigoureusement exacts. Aussi, nous croyons qu'il y a lieu de considérer surtout les résultats ci-dessus comme fournissant la preuve que les essais ont été bien opérés, puisque la substitution, dans l'équation n° 3, à 114 et L des valeurs mesu-

rées, conduit pour 1x à des nombres qui ne sauraient différer beaucoup de la réalité. Si, pour chaque essai, la vérification par le condenseur n'a pas été faite, cela tient aux difficultés et incertitudes

qu'elle présente. D'une part, en effet, il est malaisé de déterminer directement la valeur de 1 x; d'autre part, la mesure de la température t, est délicate à observer elle varie à chaque instant, parce que le poids de vapeur injectée dans le condenseur subit lui-même des variations incessantes. Ces dernières sont dues aux changements de vitesse du piston, qui ont pour conséquence de modifier, dans la machine Corliss, le degré de l'admission. D'ailleurs, une partie des essais ayant eu lieu avec

marche sans condensation, la vérification n'aurait pu s'appliquer à l'ensemble des résultats obtenus.

AUX USINES DU CREUSOT.

231

La figure 2 fait connaître comment elles varient avec les pressions, et avec le travail effectif. Nous croyons devoir, au sujet de ces diagrammes et de ceux qui seront fournis plus loin, faire observer qu'il ne convient pas d'attacher une importance trop grande quelques particularités de détail que peuvent présente: les courbes figurées. Des essais, aussi difficiles et aussi délicats que ceux effectués, ne peuvent donner, dans chaque cas, des résultats mathématiquement exacts ; et on risquerait fort d'aboutir à des conclusions erronées, si, au lieu de se borner à chercher dans les diagrammes des lois d'ensemble, on voulait pousser trop loin l'analyse des faits, et porter son attention sur quelques inflexions assez singulières, mais d'importance secondaire, que présentent certaines courbes.

Nous n'avons pas fait figurer, sur les diagrammes, les résultats obtenus dans les essais nos 23, 45, 56 et 67, de marche à pleine admission; la pression a été, en effet, trop variable, pour que les chiffres de consommations puissent se rapporter à une pression déterminée. Nous ajouterons encore que, pour la marche avec compression, les essais étant peu nombreux, les courbes tracées ne doivent être acceptées qu'avec réserve; aussi ontelles été figurées en pointillé.

Y. - CONSÉQUENCES PRATIQUES DES ESSAIS.

2° Conclusions déduits des diagrammes. Afin de 10 Représentation graphique des résultats. rendre plus clairs les résultats insérés dans les tableaux ci-dessus, nous les avons exprimés graphiquement dans les figures 1 et 2, Pl. V. Nous avons indiqué les kilogrammes de vapeur dépensés par cheval effectif et par heure.

La figure 1 montre comment ces consommations varient

avec les pressions, et avec les détentes.

L'inspec-

tion de ces diagrammes conduit aux conclusions suivantes , qui ont une importance pratique considérable 1° Contrairement aux conséquences auxquelles conduit

l'étude théorique des moteurs à vapeur, la marche n'est pas d'autant plus économique que la pression de la vapeur

est plus élevée, et que la détente est plus grande. (Voir figure n° 1.)

2° Lorsque la pression reste la même et que la détente