Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 117]

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204 ESSAIS EFFECTUÉS SUR UNE MACHINE CORLISS

AUX USINES DU CREUSOT.

Ces derniers présentent, en effet, de grandes difficultés; des causes d'erreurs nombreuses peuvent fausser les résultats, et il est utile de signaler les précautions multiples dont on s'est entouré au Creusot. Cette description aura le double avantage, de pouvoir servir de guide pour des essais ultérieurs, et de démontrer que les résultats obtenus méritent confiance (*) Enfin, elle nous permettra de faire connaître un système de frein d'un nouveau genre qui a, dans le cours des expériences, rendu de grands services.

Description de la machine. Le type Corliss est trop connu, depuis plusieurs années, par de nombreuses publications, pour que nous considérions comme utile d'en donner, dans le présent mémoire, une description 2°

détaillée. Nous nous bornerons à fournir un croquis du cylindre, faisant connaître les dimensions principales, et les dispositions des organes essentiels. (Voir lig. 1, Pl. IV.)

La machine a été construite aux ateliers du Creusot; avec le soin minutieux et la précision qui sont habituels à ces grands établissements. Le cylindre a Om,55 de diamètre; la course du piston est de im,10. Le volume engendré par un coup de piston est de Orne,256.

La vapeur arrivant de la chaudière aboutit à

la

boite B, pour gagner de là les coudes C, puis les tubu-

lures d'admission. Une soupape à lanterne S, placée dans la boîte B, permet de régler l'arrivée de vapeur. Ces divers conduits sont garantis contre les refroidisse-

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inents extérieurs par une enveloppe en fonte F, qui emprisonne une couche d'air. Les orifices d'admission ont 32 millimètres de largeur sur 525 millimètres de longueur ; ceux d'émission ont 64 millimètres de largeur sur 525 millimètres de longueur. Les espaces nuisibles, aussi réduits que possible, ont

été mesurés en introduisant de l'eau par les trous des indicateurs, le piston étant au point mort ; on a trouvé ainsi Espaces nuisibles avant : 0rn0,0092, soit 3,58 p. 100 du volume engendré par coup de piston ; Espaces nuisibles arrière : 0m,0096, soit 3,74 p. 100 du volume engendré par coup de piston.

L'enveloppe entoure, seulement le corps du cylindre ; la vapeur est prise sur une des tubulures d'introduction, et arrive par la soupape s dans l'enveloppe, où elle demeure stagnante. Un purgeur automatique, qui sera indiqué ultérieurement, fait écouler l'eau condensée.

On a pu, dans les essais, en ouvrant ou fermant la soupape s, marcher avec ou sans enveloppe de vapeur.

Une deuxième enveloppe en tôle E emprisonne une couche d'air, à l'effet de diminuer les refroidissements à l'extérieur. La machine peut marcher avec ou sans condensation, le tuyau d'échappement portant une soupape à double direction, qui permet d'envoyer la vapeur au condenseur ou à l'air libre. 3°

Dispositions adoptées pour les essais.

La figure 2

fait connaître l'installation spéciale à laquelle ont procédé MM. Schneider, pour assurer la bonne marche des expériences.

(*) Nous ajouterons, que plusieurs de ces essais ont été, avec succès, répétés en notre présence.

Nous devons mentionner tout d'abord, avant d'entrer dans le détail, une heureuse disposition dont il a pu être