Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 20]

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ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUYEAU

ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER.

Au-dessus du groupe précédent arrive un nouveau système qui a comme composition minéralogique une grande analogie avec le précédent : argiles et marnes inférieures

dans cette grande série dont la classification nous occupera tout à l'heure. Toutefois on reconnaît qu'entre lui et

admettant des lits de calcaires marneux solides, le tout couleur rouge foncé, et surmonté d'une très importante masse calcaire. Ce groupe parfaitement développé auprès du petit village de Vitrolles, à l'est de la grande voie ferrée et au nord de la Nerthe, a reçu de M. Matheron le nom de Vitrollien. Il constitue l'un des traits les plus saillants dans l'orographie de la vallée de l'Arc. D'un point quelconque

de cette vallée, en effet, lorsqu'on observe le massif de Sainte-Victoire, on voit accolé à mi-hauteur de cette chaîne

jurassique un plateau de forme grossièrement ovale qui semble couronné par une masse abrupte calcaire buttant contre les flancs de la chaîne secondaire. Cette corniche est ce que l'on nomme la barre du Cengle ; elle n'est pas le dernier terme de la série stratigraphique accolée à SainteVictoire, mais les couches qui la surmontent sur le méridien du village de Saint-Antonin forment comme une calotte

très surbaissée, et toute cette masse constitue ce qu'on appelle la montagne du Cengle. Lorsqu'on la suit de l'oeil vers l'est, on la voit perdre peu à peu son caractère âpre et son aspect d'ouvrage avancé ; les pentes beaucoup plus douces qui y font suite dans la direction de Puyloubier et de Pourrières sont en effet formées par les étages inférieurs. A l'ouest, au contraire, l'étage vitrollien prend un dévelop-

pement de plus en plus considérable; des barres importantes naissent au sein des marnes rouges et, traversant, aux défilés de la Galante et de Langesse, la route de Marseille à Aix, envahissent le plateau formant la rive gauche de l'Arc. C'est sur une de ces barres, partie supérieure du plateau d'Arbois, que sont appuyées les culées de l'aqueduc de Roquevafour. M. Matheron cite comme forme spéciale à ce niveau Physa prcelonga et Draparnaudi,Planorbis subcingulatus et Lymncea obliqua. C'est un nouveau terme

d'autres calcaires qui le surmontent, en différant peucomme aspectet formant la colline du Montaiguet, il y a un passage d'espèces et une analogie de formes que l'existence du Stro-

phostoma lapicida, depuis la corniche du Cengle jusque dans les bancs supérieurs du Montaiguet accuse d'une manière très marquée. Les Bulimus Iloppei et B. Sub-cylindricus, la Lymncea aquensis, le Planorbis pseudorotundatus et le Pupa subantigua sont les espèces qu'on rencontre le plus fréquemment dans ces bancs de Montaiguet. Il ressort de là que le vitrollien doit être entendu de toute cette masse qui, partant des argiles de Châteauneu fle-Rouge, comprend le Cengle et la montagne de Montaiguet.

Toutefois avant d'entamer les poudingues et argiles occupant le détroit d'Aix ou des Milles on peut distinguer assez naturellement une dernière assise de calcaire blanc ou blond dont les tranches se voient au voisinage de la route d'Aix près du pont dit des Trois-Sautets. Les fossiles que M. Matheron a distingués à ce niveau supérieur qui couronne la grande masse calcaire du bassin de Fuveau, sont entre autres la Lymncea Michelini, le Planorbis Leymeriei, Achatina Marioni, espèce nouvelle voisine de Achatina Nodoti des environs de Nogent-sur-Seine.

Tout cet ensemble disparaît aux environs d'Aix sous l'épais manteau des poudingues et marnes rouges 'qui luimême plonge sous le terrain à gypse, dont les carrières des environs de la ville montrent les bancs en exploitation. A son tour celui-ci s'enfonce sons la mollasse marine. Ces deux derniers termes de la série classique étant connus au point de vue du synchronisme, abordons, en prenant toujours pour guide le savant géologue de Marseille, la recherche des assimilations des groupes ci-dessus décrits, et, supprimant les étapes successives ainsi que les détails circonstanciés, donnons surtout une idée de la méthode telle