Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 253]

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BULLETIN.

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se montre, après traitement par les réactifs oxydants, composé de fragments ligneux dans lesquels on distingue nettement les stries transversales formées par les rayons médullaires. Le jayet du lias de Boll, en Würtemberg, et celui de Staffelstein, en Franconie, montrent, sur des coupes minces, même sans action

chimique ni incinération, la texture du bois dans toute leur masse; en examinant ces cendres on y reconnaît des celles ponctuées et des rayons médullaires, et on constate en outre que les tissus ne présentent aucun indice d'écrasement ni de défor-

mation. Le jayet de l'étage rhétien de Taxeldern, près Schwandorf, dans le Palatinat, paraît absolument homogène, et les coupes les mieux

réussies ne permettent pas d'y reconnaître la moindre trace d'organisation ; mais après attaque par l'acide nitrique et le chlorate de potasse, on mieux encore après incinération, on s'assure qu'il est entièrement constitué par des tissus ligneux. Il n'en est pas de même du jayet du muschelkalk de Sennefeld en Basse-Franconie, qui paraît, par les empreintes qu'il présente, formé d'Equisetun t; traité par le réactif oxydant, il tombe en petiS fragments, qui, examinés au microscope, se montrent composésd

tissu parenchymateux et de longues cellules fibreuses. Le jaye du grès de Grôden (grès bigarré) de Neurnarkt, dans le Tyrol nieridional, paraît également formé, dans toute sa masse, de tissa parenchymateux. En résumé, la plupart des jayets de la période secondaire po,

raissent formés de tissus ligneux à structure conservée, dans les. quels les vides des cellules et les espaces intercellulaires sofil remplis par une substance d'apparence amorphe, plus ou noirs attaquable par la potasse. Slipites. Un fait à noter pour les stipites, c'est qu'au point de vue de la couleur de leur poussière, de la dureté, dela solubilité dans la potasse, les caractères qu'ils présentent n'ont aucune liaison nécessaire avec leur fige; ce sont souvent les plus anciens qui ressemblent le plus aux lignites tertiaires, et les plus récents qui se rapprochent davantage de la houille. Le charbon de Deister se montre formé, comme les peekkohle et la véritable houille, de minces lits alternativement mats et bril-

lants, faciles surtout à discerner après traitement

par le réactif

oxydant ; soit après ce traitement, soit après incinération, On Y reconnaît des débris de feuilles en très grand nombre et plus ra-

48 veinent des amas de cellules fibreuses et de tissus parenchymateux.

Le stipite du Pechgraben, près de Weyer en Autriche, traité par

l'acide nitrique et le chlorate de potasse, montre nettement la texture' du bois dans ses moindres détails. Les lignites keupériens(Lettenkottle) de Gaildorf, en Würtemberg, et ceux des environs de Schweinfurt, en Franconie, colorent à peine la potasse, mais sont fortement attaqués par le réactif oxydant ; en examinant le résidu de cette attaque, on y trouve en grande quantité des tissus parenchymateux et prosenchymateux, qui se dissol-

vent presque complètement dans l'alcool ou l'ammoniaque; il ne reste alors que des membranes épidermiques et quelques cellules parenchymateuses. Le lettenicottle de Masbach présente au contraire des tissus ligneux et des débris de parenchymes corticaux en grande abondance.

Le charbon rhétien de la Theta, près de Bayreuth, possède une constitution très analogue; mais on y trouve, à côté des fibres ligneuses, beaucoup de grains de pollen, qui paraissent former à eux seuls certains lits de la masse charbonneuse.

Charbons du terrain houiller. Les recherches de M. v. Giimbel sur les houilles ont porté sur des échantillons appartenant à un grand nombre de variétés et provenant de divers étages du terrain houiller et de localités très variées, du bassin de Sarrebrück principalement, de Westphalie, de Saxe, du bassin de Pilsen, de la Russie méridionale, de l'Angleterre, de l'Amérique du Nord, de la Tasmanie. Il a examiné également, à titre de comparaison, des schistes houillers, en les traitant par l'acide fluorhydrique étendu, qui met en liberté une quantité extraordinaire de parcelles végétales, à structure souvent très bien conservée. Gomme ces schistes sont évidemment formés par sédimentation, et qu'on trouve tous les passages entre les schistes charbonneux et la houille schisteuse, il est impossible de contester que l'accumulation des débris végétaux par flottage ait pu jouer un rôle dans

la formation de certaines couches de houille. On peut, par le procédé qui vient d'être indiqué, reconnaître quelques détails de la structure anatomique de divers organes foliaires conservés dans les schistes houillers. Le charbon dans lequel sont transformées

ces feuilles est presque toujours de la houille brillante, qui se brise en petits fragments anguleux. Ge fait prouve que les débris foliaires ont pu contribuer pour une part à la formation du char-