Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 241]

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de gisement et le mode d'exploitation, la disposition des La prédominance des explosions de grichantiers, etc. sou dans les couches de houille recouvertes par des formations plus récentes est très manifeste : dans le bassin de la Westphalie, 90 p. loo des explosions mortelles ont eu lieu dans les couches recouvertes par les marnes, dont l'épaisseur varie, dans ces mines, de 5o à 5oo mètres. On remarque aussi que le nombre d'accidents dans une même mine croît avec le nombre de couches exploitées simultanément ; quant à l'influence de l'allure des couches, les tableaux statistiques donnés à cet égard par M. Hasslacher ne permettent pas de tirer de conclusion bien nette. La nature du charbon paraît influer beaucoup sur le dégagement du grisou : les houilles grasses ou demi-grasses fournissent la majeure partie des accidents ; les houilles maigres n'en donnent que très peu, et ce sont alors les couches tourmentées qui paraissent en donner le plus. L'influence de la profondeur a été déjà plusieurs fois signalée précédemment. Comme mode d'exploitation, c'est la méthode chassante par piliers (streichender P feilerbati) qui donne lieu à la plus grande partie des accidents; viennent ensuite par ordre, la méthode par piliers en inclinaison, et la méthode par piliers en demi-pente (schwebender et dia gonaler P feilerbau). De toutes les mines qui ont donné lieu à des explosions

mortelles de grisou, 81,7 p. ioo avaient un aérage artificiel,

DE 1861 A 1881.

LES ACCIDENTS DE GRISOU ARRIVÉS EN PRUSSE

16,5 p. ioo un aérage naturel, et 1,8 p. ioo un

aérage mixte. Le tableau suivant donne la répartition des 1.240 accidents de grisou relevés par genre de chantier Travaux de reconnaissance.. de préparation d'abatage

. .

.

divers ..... Total.

.

. .

04 = 8,4 p. 100 683 = 55,1 414 = 33,4

39 = 3,1 1.2h10 = 100,0

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D'après la disposition des chantiers, la répartition est la suivante

Chantiers montants. horizontaux Piliers abandonnés, gradins Puits, fendues, sondages Vieux travaux

46,8 p. 100 34,5 16,4 1,1

1,2 100,0

Les dégagements brusques de grisou sont rares ; ce sont les dégagements lents et continus qui dominent en Prusse, ainsi qu'il ressort du tableau suivant Dégagements brusques

lents et continus. par suite d'éboulement , divers

12,9 p.100 78,3 5,11

100,0 Le seul cas à rapprocher des « dégagements instantanés » de la Belgique, est l'explosion de la mine Neu-Iser-

lohn du 12 décembre 1870, où, par suite d'un coup de mine, une masse considérable de gaz s'est dégagée brusquement d'une faille ou d'un soufflard. Le voisinage de rejets ou de parties tourmentées, l'effondrement soudain de piliers de soutènement sont des causes fréquentes de l'accumulation du grisou; on peut encore citer le percement imprévu, par havage ou trou de mine, dans des remblais grisouteux, des remontées pleines de gaz ou des poches de grisou. Les explosions dans les remblais, dans les galeries anciennes abandonnées, dans les chambres à treuil sont rares. Dans quelques cas, exceptionnels mais désastreux, une perturbation dans l'aérage

a répandu le grisou dans la mine tout entière, donnant ainsi lieu à une explosion générale. (Explosion du 20 octobre 1864 à Reden-Merchweiler, du 15 janvier 1868 à NeuIserlohn.)