Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 133]

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IDE M. ;I.. ,GRIJNER.

DISCOURS PRONONCÉS AUX 'FUNÉRAILLES

Quel appui, quels conseils il a donnés tantôt aux ingé. nieurs, à ses anciens élèves, tantôt aux exploitants, aux industriels ! Les sociétés nombreuses qui ont fait appel à son expérience, à ses lumières, ne savaient souvent qu'admirer le plus, de son dévouement, de son intelligence, de sa modestie ou de son désintéressement ! Voilà l'homme que nous avons perdu, Messieurs : perte irréparable, vide immense, que sentiront cruellement tant d'ingénieurs formés à son enseignement, tant de personnes qu'il a obligées et plus encore les collaborateurs qui, comme

nous, ont pu l'approcher de plus près. Je viens, au nom de tous ceux-là, au nom de l'École des Mines, qui lui doit tant, dire un suprême adieu au Maître, Et je viens saluer à l'ami que nous avons tant aimé ! sa famille éplorée. Ab ! si j'osais soulever le voile de son foyer domestique, de sa vie chrétienne, sous quels traits touchants vous verriez reparaître cet homme excellent! Quels

pleurs vous mêleriez aux pleurs de sa veuve et de ,ses enfants! Pauvre famille! Dieu t'a pris ton chef vénéré, mais tes pasteurs te l'ont dit: regarde au ciel ! Le juste que _tu pleures est mort pour la terre ; il vit dans le Seigneur!

DISCOURS DE M. FÉLIX LE BLANC, AU NOM DU CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE.

La mort qui vient de frapper l'homme éminent que nous accompagnons à sa dernière demeure, atteint cruellement la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Louis

Gruner, inspecteur général des mines en retraite, faisait partie, depuis 1872, du Comité des arts chimiques du con-

seil,de cette Société. Il était l'un de ses membres les plus assidus et son concours, en raison de sa haute compétence, particulièrement dans les questions de chimie et de métallurgie, était hautement apprécié. La bienveillance de son caractère, si élevé et si honorable, lui avait, comme partout, gagné les coeurs.

Organe -du Comité des arts chimiques de la Société, je viens offrir, en son nom, sur cette tombe, un témoignage de respect et d'affection pour la mémoire de notre vénéré collègue.

Le conseil se rappelle l'intérêt de ses communications, faites, à la fois, avec simplicité, clarté et précision. Gruner nous avait exposé la substance de ses ,publications sur le pouvoir calorifique et la classification des houilles, sur la chaleur absorbée, aux itempératures élevées, par la !fonte, les laitiers, etc. iEn 18-72, ,Gruner a-publié un mémoire important, relatif à l'action de l'oxyde de carbone, à ,diverses températures, sur le fer métallique et ses oxydes ; il vérifia et expliqua les faits avancés par M. Bal. Ce travail, présenté à l'Académie des sciences, a été l'objet d'un l'apport itrès favorable de M. Henri Sainte-Claire Deville et l'Académie ordonna l'insertion du mémoire de Gruner dans le Recueil des savants étrangers. A la suite de quelques doutes soulevés sur l'existence, en France, de gisements de minerais de fer propres à la fabrication de l'acier, Gruner exposa que la France possédait de nombreux :gisements de minerais, qui pouvaient parfaitement convenir à cette fabrication. En 18-7..5, Gruner exposa les résultats de ses travaux sur la sidérurgie, consignés dans un .grand mémoire publié dans des Annales des Mines. Ce mémoire, l'un des plus importants sur la matière, -depuis les mémorables travaux d'Ebelmen, constitue, pour ainsi dire, la tphysique et la chimie dia haut-fourneau. Toutes les questions chimiques .