Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 130]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

DISCOURS PRONONCÉs AUX FTJNÉRAILLES DE M. L. GRENER, INSPECTEUR GÉNÉRAL DES MINES EN RETRAITE, Le 31 mars 1883.

DISCOURS DE M. G. DE NERVILLE, Vice-président du Conseil général des mines, AU NOM DU CORPS DES MINES.

Messieurs, je viens, au nom du Corps des Mines, adresser un suprême adieu à l'ingénieur. éminent qu'il vient de

perdre, à l'un de ses membres qui ont le plus illustré el

dont le souvenir lui restera le plus cher. Dans la brillante carrière que Louis Gruner a parcourue, Phommeld'un grand caractère a constamment doublé l'ingénieur:et le savant. A la fois métallurgiste consommé, di!' miste habile et patient, géologue du sens le plus pratique, professeur émérite, exploitant plein de sûreté, il a conquii partout, et surtout dans ce bassin de Saint-Étienne qui: été le siège de ses principaux travaux, je pourrais dire de sa vie militante, cette grande autorité qui le suivait comme une ;7:auréole, cette vénération si méritée qu'il inspirait tous:ceux qui l'approchaient, ingénieurs et ouvriers.

Messieurs, je n'entreprendrai pas d'énumérer, en u moment, les vastes travaux qui ont rempli la vie de Gruner. Ils ont commencé, je puis dire ils ont surgi dès qu'il a été -envoyé, au sortir de l'école, sur le sol minier du départe-

DE M. L. GRUNER .

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ment de la Loire. Ils se sont continués sans interruption pendant près de cinquante ans ; il les poursuivait encore, il y a huit jours, avec une ardeur juvénile, dans le laboratoire de son fils, à Beaucaire, quand la mort est venue le surprendre.

Les Annales des Mines sont pleines de ses mémoires et de ses notices sur les questions les plus intéressantes et les plus variées ; études journalières et de détail qui ne l'ont pas empêché de trouver le temps de nous léguer un véritable monument : sa Description du bassin houiller de la Loire, dont le monde industriel aussi bien que le monde savant ne sauraient lui être trop reconnaissants. La houille, la fonte et l'acier, ces éléments de toute industrie, ont été l'objet principal de ses études de prédilection et le sujet de ses recherches les plus approfondies. Il s'est toujours proposé pour but d'étendre le champ des découvertes de la bouille exploitable, dans les bassins qu'il explorait et dont il savait si bien analyser et en quelque sorte disséquer le terrain ; à peine ai-je besoin de rappeler avec quel bonheur il y a souvent réussi. En même temps, il a été l'un des principaux et des plus ardents pionniers de cette révolution métallurgique en partie déjà accomplie, qui tend à substituer partout à l'emploi du fer celui de

l'acier obtenu par des procédés de plus en plus économiques.

Son passage à l'École des Mines de Paris comme professeur de métallurgie et bientôt après comme inspecteur des études,

en le plaçant sur un plus grand théâtre et en

lui créant de nouveaux devoirs, et de nouvelles affections aussitôt adoptées, l'a à peine séparé de cette autre et nombreuse phalange d'ingénieurs qu'il laissait dans le bassin de Saint-Étienne et dont il est -toujours resté comme le chef Vénéré.

Au Conseil général des Mines qu'il a présidé sept ans, où l'ingénieur éminent avait de fréquentes occasions de se Tome III, 1883.

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