Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 71]

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L'INDUSTRIE MINÉRALE

DANS LA PROVINCE DE MINASGERAES.

bien disposés, ce qui ne pourrait encore que faciliter la tâche; il me reste donc à voir s'il y aurait réellement intérêt à le faire. Conditions économiques actuelles.

Le nombre des fa-

briques existantes dans le centre de la province est d'au moins 75 : plus des 4/5 sont encore des fabriques de cadinhos : dans le nombre, quelques-unes ne travaillent plus

que de loin en loin, n'ayant pas pris suffisamment soin de la conservation de leurs bois, mais elles sont rares ; la plupart sont au contraire en activité normale, et admettant une production journalière de 8o kilog. et 260 jours de

travail par an, on aura une production annuelle totale de 1.5oo à 1.600 tonnes qui est certainement un minimum. Ces forges sont fort inégalement réparties : c'est ainsi que le seul municipe de Santa-Barbara, qui comprend à peu près tous les établissements du pied de la Serra de Caraça, et quelques-uns des environs de San-Miguel, en compte 51. Elles deviennent au contraire fort rares dans le Nord aux environs du Serro et de Diamantina, où elles livrent à des prix bien plus élevés des produits de qualité très inférieure. Les prix en effet sont variables. Dans les environs d'Ouro

Preto et Santa-Barbara, le prix du fer en barres, pris à la porte de la forge, est de 7 francs à 7,5o par 15 kilog. pour le fer fabriqué en cadinhos, et de 7`,5o à 8 francs pour le fer produit par le système italien. On peut admettre en moyenne 7`,5o au change de 400 reis par franc, ce qui, pour la tonne de barres brutes, représente un prix moyen de 470 francs par tonne, atteignant facilement 5oo francs et plus pour le fer de forge italienne. Travaillé, ce fer augmente rapidement de prix, d'autant plus que tout le travail est fait à la main. On le transforme

surtout en fers à cheval et à mulet, clous et instruments d'agriculture. Je ne puis mieux faire, pour donner une idée

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des prix qu'atteint le fer travaillé, que de copier quelques chiffres dans le catalogue de la forge de Moulevade, la seule qui soit organisée pour la production d'objets variés. Fer en barres de section constante (selon la grosseur). Or ,58 à 1. ,00 le kilog. Fers à mulet 5 ,50 la douzaine. Fers à chev 1 8 ,50 Clous supérieurs (clous pour ferrer les animaux). . . 20 ,00 le mille. ordinaires 17 ,50 Chaudrons en fer battu 3 ,00 le kilog. Tourillons (pour roues hydrauliques) 2 ,50 Enclumes de forgeron Charrues 125,00 à 150t,00 la pièce.

Je dois ajouter qu'un millier de clous pèse en moyenne 121',5, une douzaine de fers de mulets 5',5 à 6 kilog. et une douzaine de fers de cheval 7',50. Ces prix sont ceux de la région où la population est rela-

tivement dense, la consommation et surtout la production assez considérables. A mesure que l'on s'éloigne vers le nord ils augmentent, quoiqu'il existe jusqu'aux environs de Diamantina quelques forges dont les frais ne sont pas plus élevés que ceux des forges du Sud, et dont les produits ainsi que les procédés de fabrication sont inférieurs. Prenant comme exemple le fer en barres, il vaut déjà à Conceiçao (170 kilom. d'Ouro Preto) 66o francs la tonne; au Serro (275 kilom.) 85o francs, et à Diamantina (54o kilom.) 1.16o francs.

A mesure que l'on s'éloigne, à partir des fabriques, vers les régions où il n'en existe plus, les prix croissent rapide-

ment, les prix de transport étant de 2 francs par tonne kilométrique dans les environs d'Ouro Preto et plus élevés dans le Nord où les voies de communication sont en moins bon état : on en arrive alors à des prix tellement excessifs que le fer devient presque un objet de luxe et que c'est un signe de grande aisance de faire ferrer ses chevaux. Mais revenons à la région où la fabrication est la plus active et les prix minimum, admettant pour cette région