Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 127]

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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

noches porphyriques.

Les roches porphyriques

ont également des représentants assez nombreux dans l'Indo-Chine, mais nous n'avons eu que 'très rarement l'occasion de les observer. Nous signalerons seulement ici la porphyrite du cap Saint-Jacques, très voisine des microgranulites, au milieu desquelles elles apparaissent ; les porphyres pétrosiliceux anciens dont nous avons trouvé des échantillons sous forme de galets dans les poudingues du système des grès et argiles versicolores au sud-ouest de Monk-Haï, et qui, en Europe, ont un âge nettement déter-

miné, celui du terrain houiller inférieur, les porphyres quartzifères globuleux signalés par M. Petiton à VigneTrung, au sud de Chau-Doc, enfin un porphyre quartzifère beaucoup plus moderne; se rapprochant des porphyres molaires, et gni est en relation intime avec le gîte de fer de Ph'nom-Dêck. Enfin, tout récemment, M. Pavie vient de découvrir dans les Ph'nom Tressey, collines au sud de la

rivière de Battambang, une stéatite compacte et translucide, très voisine de la pierre ollaire.

Roches volcaniques.

Nous n'avons constaté nulle part de roches volcaniques en place; nous ne ferons donc que mentionner ici l'îlot trachytique du Tigre, dans la mer de Chine, un peu au nord de Hué, les trachytes de Poulo-Condor et ceux de Poulo -Way, dans le golfe de Siam,

relevés par M. Caspari, ingénieur hydrographe, les galets basaltiques de la plage de Qui-Nlone, enfin le piton de basalte signalé par. M. Petiton au sud de Bien-Hoâ.

h.

Roches filon,niennes.

Nous avons déjà raconté l'échec des tentatives faites pour trouver les gîtes de zinc et de cuivre qui nous étaient signalés dans la province de Tourane ; d'autre part, nous ne sommes pas remontés assez haut sur le Mé-Kong ou le

ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.

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Fleuve Rouge, pour atteindre les grands massifs granitiques sur le bord desquels apparaissent les gîtes d'étain si importants du Laos et du Yun-Nan.

Ces derniers ont été décrits par M. Francis Garnier et par M. le comte de Kerkaradec, consul de France à Ha-Noï,

qui a donné sur eux d'intéressants renseignements statistiques et commerciaux dans les numéros 5 et 8 des Excursions et reconnaissances de la Cochinchine. Nous les résumons brièvement ici.

La partie saillante de cette description est le mode employé pour le trafic des marchandises entre le Yun-Nan et le Tong-King par la voie du Fleuve Rouge. Ce trafic se fait par voie d'échanges, les barques amenant du sel, du tabac et des produits européens à la remontée du fleuve et rapportant à la descente principalement des soies, des huiles et surtout des métaux, parmi lesquels l'étain joue un rôle prépondérant.

La différence entre les valeurs déclarées en douane des produits à la montée et à la descente représente les frais de transport, les tarifs douaniers de l'Annam et de la Chine, et, depuis 1874, les perceptions, beaucoup plus onéreuses et plus arbitraires, opérées par les Drapeaux Noirs. Cet ensemble est égal à la moitié de la valeur des objets à la sortie et presque égal à celle des objets à l'entrée ; telle sorte qu'en partant du Yun-Nan, les premiers subis-

sent une dépréciation de 5o p. 100, les seconds étant au contraire renchéris de près de noo p. 100 à leur arrivée sur le marché chinois. C'est ce qui explique comment, au VonNan, on peut échanger poids pour poids l'étain contre le sel, et montre du même coup l'immense avantage que retirerait le commerce européen de la libre circulation sur le Fleuve Rouge sous le protectorat français. Disons en terminant que la quantité annuelle d'étain amenée à Ha-Noï est de 1.000 tonnes seulement environ contre là 4.000 tonnes qui prenaient cette route, avant 1874. La