Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 306]

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suite les uns des autres, de manière à former un véritable cuvelage horizontal, dont les deux extrémités doivent atteindre la roche compacte et non fissurée. Grâce à la bonne exécution de ces anneaux de fonte, leur pose est très rapide : il ne faut pas plus d'une demi-heure pour poser points de la un anneau complet, et l'expérience faite sur plusieurs Shakespeare-Cliff, par la compagnie anglaise, galerie ouverte à montre que, par ce procédé si simple, on arrive à aveugler complètement les sources qui se présentent. En raison de la pente suivant laquelle descend la galerie anglaise, son extrémité était arrivée récemment d 51 mètres au-dessous du zéro hydrographique, dans un point où la profondeur dela mer à marée basse est de 5 mètres : il restait donc 56 mètres d'épaisseur de craie entre le sol de la galerie et le fond de la mer. Ce sera sensiblement à la même cote qu'arrivera, au bout de 1.500 mètres, la galerie partant du fond du puits français et se dirigeant en montant pour étudier le bombement des Quénocs, tout en devant, plus tard, servir comme galerie crécoulementà l'assèchement d'une partie importante du grand tunnel.

(Extrait des Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 26 juin 1882.)

EMPLOI DE LA CHAUX POUR L'ABATAGE DU CHARBON

On essaie depuis quelques mois, dans les houillères de Shipley (Derbyshire), un procédé d'abatage du charbon qui permet crévi. ter le tirage à la poudre, cause d'accidents nombreux dans ces mines particulièrement grisouteuses. Ce procédé , imaginé par MM. Smith et Moore, est fondé sur l'augmentation de volume qu'éprouve la chaux caustique lorsqu'elle se combine avec l'eau. La chaux, réduite en poudre fine, est moulée, sous une pression

de ho tonnes, en cylindres de 2 pouces et demi (63 millim.) de diamètre, creusés d'une rainure suivant une génératrice. Ces cylindres sont conservés dans des boîtes fermées à l'abri de l'humidité. On dégage, par un havage, le charbon à sa partie inférieure, et l'on perce vers le haut, contre le toit, des trous semblables aux trous de mines, d'un diamètre convenable, au moyen d'une perforatrice tournante en forme de vrille, manoeuvrée à la main. On engage dans ce trou, contre sa génératrice la plus élevée,

un tube en fer d'environ un demi-pouce (25 minime) de diamètre.

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muni d'une petite fente longitudinale à sa partie supérieure et percé de trous; ce tube, muni d'un ajutage avec robinet à son extrémité antérieure, est enfermé dans un étui de calicot. On place les cylindres ou cartouches de chaux, dans la rainure desquels se loge le tube de fer, et l'on remplit le trou en les serrant légèrement; puis on fait un bourrage serré, comme clans le tirage à la poudre. On met alors l'ajutage du tube de fer en rapport avec une pompe foulante, et l'on y chasse un volume d'eau égal à peu près à celui de la chaux employée. L'eau s'échappe par la fente et par les trous du tube et sature la chaux; on ferme ensuite le robinet pour empêcher la vapeur d'eau dégagée de s'échapper à l'extérieur. La pression de la vapeur et l'augmentation de volume de la chaux, qui se produit dans la proportion de Li à 1, font tomber le charbon, et souvent notablement au delà du fond même du trou. On obtient ainsi une proportion très forte de gros, la pression se développant graduellement. Il faut environ 12 minutes pour percer le trou sur un diamètre de 2 pouces et demi et une profondeur de 3 pieds (91 cent.); Li minutes pour le chargement et minute pour refouler l'eau. La chute a. lieu au bout de 10 à /5 minutes, quand on enlève les étais qui soutenaient le charbon en dessous. Ce procédé évite tout danger d'explosion, tout développement de mauvais gaz, ainsi que tout ébranlement du toit. Il donne, comparé à rabatage au moyen de coins qui avait dû remplacer l'abatage à la poudre aux mines de Shipley, un avantage considérable. En effet, dans les trois semaines écoulées du 19 janvier au 8 février 1882, on a obtenu, en 5 / 9 heures trois quarts de 'travail à la main, 628 tonnes de charbon à l'un des chantiers, et à l'autre 758 tonnes en 219 heures de travail avec remploi de la chaux. La proportion de charbon obtenu est donc, à durée de travail égale, augmentée dans la proportion de 178 à 100.

En raison des garanties que donne ce procédé au point de vue de la sécurité, il a été signalé à l'attention par les membres de la commission des accidents de mines, et notamment par MM. Warrington Smyth, Abel et Burt, qui l'ont vu appliqué à Shipley.

(Extrait du Journal of the Iron and Steel Institute : On a nezv met hod of rnining cool, by Mr. Paget Mosley.) B. Z.