Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 192]

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AU MOYEN DE FONTES PHOSPHOREUSES, ETC. ;

NOTE SUR LA FABRICATION DE L'ACIER

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question un mémoire destiné à être inséré dans les An-

NOTE

SUR LA FABRICATION DE L'ACIER AU MOYEN DE FONTES PHOSPHOREUSES

nales des mines et celles des ponts et chaussées. Nous devons, avant d'aborder notre sujet, dire que nous avons trouvé auprès Gie MM. Schneider le plus grand em-

pressement à nous fournir tous les documents techniques qui nous étaient utiles ; aussi saisissons-nous avec empressement cette occasion de leur adresser nos remerchnents.

AUX USINES DU CREUSOT Par M. DELAFOND, ingénieur des mines.

HISTORIQUE DE LA QUESTION

PRÉAMBULE

four Martin avait exigé, jusqu'à ces dernières années, l'emploi de fontes exempte3 de phosphore. Un éminent professeur de métallurgie à l'Ecole des mines de Paris, M. ,Gruner, avait fait remarquer, depuis longtemps, que

La fabrication de l'acier au convertisseur Bessemer et au

Nous avons été, en juillet 1881, chargé par M. le ministre des travaux publics du service de réception des rails fabriqués aux usines du Creusot, pour les chemins de fer construits par l'Etat. Les cahiers des charges imposés aux fournisseurs stipulent que « l'emploi des procédés de fabrication qui ne seraient pas consacrés par l'expérience sera subordonné à I' approbation de 1' ad ministration. » Les méthodes employées par MM. Thomas et Gilchrist, pour obtenir de l'acier au moyen de fontes phosphoreuses,

étant très récentes et rentrant ainsi dans le cas visé par l'article précité, MM. Schneider ont dû solliciter de l'administration l'autorisation de livrer des rails en acier déphosphoré. Nous avons été par suite amené à étudier d'une manière détaillée les méthodes de déphosphoration pratiquées au Creusot, et à apprécier la qualité des produits fabriqués. La Commission du matériel fixe des chemins de fer cle l'Etat,

estimant que les résultats obtenus dans cette usine par le traitement des fontes phosphoreuses présentaient le plus haut intérêt, nous a invité à rédiger sur cette importante

c'était la présence d'un revêtement siliceux qui s'opposait ausSi bien au convertisseur qu'au four k réverbère, à l'élimination du phosphore, et il ajoutait que ce métalloïde serait expulsé, lorsque les appareils seraient munis d'un revêtement basique. Deux métallurgistes anglais, MM. Thomas et Gilchrist, ont suivi la voie indiquée par M. Gruner, et, dès 1878, ils purent annoncer qu'ils étaient arrivés à déphosphorer les fontes au convertisseur Bessemer, en garnissant cet appareil avec des briques de chaux magnésienne.

MM. Schneider ont, en novembre 1879, tenté au Creusot l'application des procédés de MM. Thomas et Gilchrist. Tout d'abord les résultats obtenus au convertisseur furent peu satisfaisants ; au four Martin Siemens, au contraire, le succès fut immédiat. Mais plus tard, on arrivait également à réussir Fopération dans la cornue Bessemer, et actuellement la fabrication marche d'une manière courante et sûre, aussi bien au convertisseur qu'au four à reverbère. On produit donc au Creusot deux variétés d'aciers : l'une

qui est désignée sous le nom d'acier acide, parce qu'elle