Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 156]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

294

STATISTIQUE

accidents : perturbations atmosphériques; température de l'air extérieur ; méthode d'exploitation ; mode de production et de distribution de l'aérage ; chômages périodiques ou accidentels ; système de construction des lampes; emploi des explosifs dans rabatage ; présence de poussières de charbon dans l'atmosphère des chantiers; réglementation et surveillance, etc.; autant d'éléments dont il importe au plus haut degré de fixer l'influence effective au point de vue de l'accumulation ou de l'inflammation du grisou. A l'exemple de la commission française, les commissions

du grisou, anglaise, belge, saxonne et prussienne, ont entrepris, pour s'éclairer, des recherches du même genre, et quelques-unes en ont déjà même publié les résultats. Chargés par la commission française de l'accomplisse-

ment de cette partie de sa tâche, nous avons dépouillé, pour l'exécution de notre travail, les procès-verbaux et rapports officiels des fonctionnaires de l'administration des mines, documents conservés dans les archives du ministère

des travaux publics, et revêtus, pour la plupart, de l'avis du conseil général des mines. Cette première étude a été complétée à l'aide de renseigne-

ments extraits de statistiques et de monographies locales, parmi lesquelles nous devons citer en première ligne un important travail manuscrit de M. l'ingénieur en chef Castel, sur les accidents survenus dans le bassin de Saint-Étienne

et leur corrélation possible avec les variations de la pression atmosphérique. Des résumés analogues, rédigés par M. l'inspecteur général du Souich, pour divers groupes de mines, et par M. l'ingénieur Delarund, pour le bassin de Saône-et-Loire, nous ont également fourni de très utiles indications.

De cet ensemble de documents, nous avons pu extraire ainsi plus de 7oo monographies d'accidents de grisou survenus, de 1817à 1881, dans les houillères, ainsi que dans quelques mines métalliques,

DES ACCIDENTS DE GRISOU.

295

il nous a paru que le mode de groupement le plus rationnel consistait à les classer, clans l'ordre chronologique, par concession. Les concessions ont été à leur tour réunies par départements, par bassins et par groupes géographiques de bassins, en suivant, pour le classement dans chacune de ces séries, l'importance de la production en 1879, par ordre décroissan t.

Nous aurions pu nous borner à donner un résumé méthodique des circonstances de chaque accident. Mais cette manière de procéder nous eût conduit forcément à des répétitions nombreuses ; nous avons préféré adopter une disposition en tableaux synoptiques, qui nous a semblé offrir

de grands avantages au point de vue de la brièveté, de la clarté, et surtout de la facilité des comparaisons entre les différents accidents. Cette disposition nous a en même temps permis de condenser, dans la page de gauche de chaque tableau, tous les éléments susceptibles, dès maintenant, d'une

coordination systématique, tandis que nous avons rejeté dans la page de droite, avec les détails de l'accident, les observations diverses relatées aux rapports et pouvant plus tard être utilisées pour l'étude de certains points spéciaux, sans qu'il soit nécessaire de recourir aux rapports originaux.

En résumé, nous avons relaté, pour chaque accident, toutes les fois que cela a été possible 1' La date : jour, mais, année 2° Le lieu : puits ou fosse, couche ou veine, niveau ou étage;

° Le nombre des victimes, distingué en tués et blessés, avec l'indication sommaire de la nature des blessures 4° Le nombre total des ouvriers occupés au fond, ainsi que la production de la mine pendant l'année de l'accident; chiffres destinés à mieux fixer l'importance relative des accidents survenus, à diverses époques, dans une même mine ou clans des mines différentes;