Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 122]

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MÉMOIRE SUR LA FORMATION

LE LA HOUILLE.

teux, parce que, indépendamment de ce que les mêmes composés organiques peuvent être obtenus de manières différentes, le temps, en chimie organique, joue un grand

dans la houille comme dans les roches ; elles doivent nous fixer sur plusieurs points importants de la transformation. La houille étant formée en grande partie de substances ulmiques, nous devrons ensuite comparer l'état fossile de celles-ci au charbon des empreintes.

rôle dans les réactions produites par des affinités si faibles entre substances si mobiles, qu'elles ne donnent le même composé défini que dans des conditions étroitement iden-

tiques; toutefois la pression peut remplacer le temps, et vice versa, la chaleur peut suppléer au temps et à la pression. Mais la méthode expérimentale ne prouvera rien tant qu'on ne connaîtra pas bien l'objet et les conditions du phénomène, et tant qu'on ne s'y conformera pas. Heureusement on peut suppléer à la deuxième méthode par l'analogie, en interprétant tous les produits de la conversion.

Dans tous les cas, la méthode expérimentale doit changer d'objet. Jusqu'à présent, en effet, à part les recherches de M. Frémy, les expériences synthétiques n'ont porté que sur le bois. Comme la houille a été principalement formée d'écorces et de feuilles plus ou moins altérées, et de parcelles et bouillie végétales, les recherches à faire devront changer d'objet ; il faudra s'attacher à saisir les transformations qui accompagnent la pourriture sous-aqueuse des restes végétaux chlorophylliens et ulmiques dans l'état où ils ont été soumis à la fossilisation. Nous allons tâcher, en interprétant les différents caractères minéralogiques, les qualités physiques et les propriétés chimiques de la houille, de déterminer les termes et les conditions du problème. Mais examinons d'abord les empreintes qui se présentent

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SECTION I ÉTATS FOSSILES DES DÉBRIS DE PLANTES ISOLÉS DANS LES ROCHES.

Une fois échappés aux influences destructives extérieures et seulement après avoir été enfouis sous le limon, les débris de plantes nous ont été conservés; ils sont parvenus jusqu'à nous, après avoir éprouvé diverses transformations, sur lesquelles leurs états fossiles doivent nous renseigner.

La desDestruction après dépôt et enfouissement. truction de la matière végétale ne s'est pas toujours arrêtée après le dépôt et l'enfouissement. Il est des cas où, après, elle a été assez importante ; c'est lorsque l'eau a pu circuler dans les roches ; alors l'oxygène qu'elle contenait a brûlé lentement les substances organiques. C'est ainsi que, dans le grès bigarré des Vosges, les empreintes ont perdu toute substance organique et sont représentées par un revêtement ocreux ; il en est de même dans les grès permiens de Russie, non seulement des empreintes, mais encore des parcelles végétales, toutefois à l'exception du fusain. Dans les sables à buccins d'Heyrieu (Isère), les

débris végétaux sont entièrement brûlés. Dans les grès t'igue libre a aidé à la transformation, en abandonnant de l'oxygène; mais cet acide qui dissout la cellulose donne HO et CO' sans hydrogène carboné. M. Daubrée a obtenu de meilleurs résultats en employant la pression et l'eau surchauffée.

houillers quartzeux très perméables de l'Oural, il ne reste que la forme des plantes. La substance végétale a totalement disparu des empreintes de la grauwacke de la BasseLoire, et elle a été remplacée par une sorte de talc dans les schistes satinés des Alpes et de l'Anjou.