Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 78]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

138

MÉMOIRE SUR LA FORMATION

DE LA HOUILLE.

lamelles claires séparés par des sillons plus ou moins ternes,

abondante. Elle est formée de menus détritus plus ou

Dans les schistes les plus charbonneux ces derniers qui dominent sont seulement plus terreux. La houille n'est ainsi presque jamais formée exclusivement d'écorces et feuilles, et sous ce rapport je dois rectifier mes précédentes assertions (Flore carb., p. 545, et Congrès scientifique du Havre, 1877, p. 517).

159

moins distincts dans la masse charbonneuse, rappelant les parcelles végétales dont nous avons parlé, et noyés dans une pâte charbonneuse plus ou moins organisée ; le tout s'étant déposé par petits lits que séparent souvent des écorces et feuilles. En devenant crues ou schisteuses, quelques planches de houille se montrent nettement formées de la sorte.

fouilles intermédiaires.

Entre la houille normale et la houille compacte il y a des intermédiaires tels que la houille à téguments et la houille de parcelles et bouillie végétales, ou de terreau remanié.

La houille à téguments est comme formée de charbon amorphe stratifié par des épidermes aplatis, la partie amorphe paraissant provenir de la décomposition avant transport de l'intérieur des organes dont il ne reste plus d'apparent que lesdits épidermes. Cette houille, qui est commune, paraît s'être formée avec une grande lenteur. Nous devons en décrire quelques exemples (*). La houille à parcelles et bouillie végétale est encore plus (*) Dans beaucoup de houilles, par exemple celles des Bochettes et de la 7' couche, on voit nombre de téguments plus ou moins rapprochés et parallèlement disposés parmi lesquels tranchent q uelques écorces. Une veine perdue au mur de la couche des Littes et une partie de la houille de la couche de Trois-Gores sont remplis d'un nombre infini de rubans plats représentant des radicules libres de Psaronius g iganteus, qui strient finement la tranche, rayée en outre de Psaroniocaulon,Calamodendron et barrée de nerfs bruns pénétrés de détritus fins de Calamites, Asterophylliles, Equisetites, pourris avant transport. L'anthracite de Montigné (Mayenne) laisse voir des épidermes et

membranes dans une masse compacte qu'ils stratifient à la perfection. La nature de ces membranes ne me permet pas de croire que le gisement se trouve dans le terrain dévonien. Une houille de Collobrière (Var) présente des épidermes dans une masse terne.

Cette houille qui domine en Haute-Silésie, serait de na-

ture à confirmer l'idée de Sternberg, si, avec Roué, il n'avait pas voulu que les lames et lamelles brillantes de la houille eussent toutes la même origine que la partie terne, et provinssent indistinctement de la masse ligneuse des végétaux délayée et réduite par la voie humide à l'état de bouillie.

Je ferai encore remarquer, au sujet de cette houille, qu'elle offre parfois des surfaces de stratification parsemées de mica et de grains de pyrite, comme le schiste charbonneux oà les détritus végétaux sont plus ou moins incor-

porés à la roche ; j'ai même trouvé à Montrambert une veine de charbon perdue dont les divisions sont identiques à celles des grès noirs, si bien qu'au point de vue de la formation de cette veine, il n'y a pas à douter qu'elle n'ait eu

lieu sous l'eau. Il y a même des houilles gréseuses (à la Garenne) , contrairement à l'assertion de M. Hooker : ce sont des grès noirs à parcelles et bouillie végétales, dans lesquels les substances charbonneuses dominent. Les deux espèces de houille dont il vient d'être question

ne sont pas exclusives l'une de l'autre : on les rencontre combinées ensemble. Elles forment, conjointement avec la

houille amorphe, les interlignes ternes de la houille normale, de nombreuses veines dans la houille de la grande couche de Rive-de-Gier, le fond même du charbon de Saint-Hilaire (Allier) que barrent des traits et sillons

brillants plus ou moins rapproches, dus, au moins en