Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 35]

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DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE

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même rupture de la caisse ; tandis que lorsqu'on enflamme les poussières avec une flamme on n'obtient jamais d'explosion. Ces résultats ne sont pas contradictoires. La flamme d'un petit canon ou d'un coup de mine qui débourre enflamme instantanément le mélange de poussière et d'air sur une grande étendue et provoque ainsi une explosion initiale qui n'est qu'une amplification de celle de la poudre et avec laquelle elle se confond. La combustion se propage ensuite lentement dans le reste de la masse en produisant simplement une flamme. Dans le cas où l'inflammation est produite par une lampe la seconde période de la combustion se produit seule et il n'y a pas d'explosion. Expériences de M. le professeur Abel (*) .

Dans ses recher-

ches relatives à l'accident de Seaham, M. Abel a cherché à obtenir l'inflammation des poussières par la combustion de petites masses de poudre ou de pyroxile. Les expériences ont été faites dans une caisse analogue à celles employées par la plupart des expérimentateurs ; des charges de 20 grammes de pyroxile ou de 26 grammes de poudre étaient placées sur le fond de cette caisse. Les poussières

expérimentées provenaient des mines de Seaham et de Leycett ; elles donnent à la calcination de 15 à 22 o/o de matières volatiles. On mesurait la longueur de la flamme de la poudre d'abord seule, ensuite additionnée de poussière.

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d'air animé d'une vitesse de 5 mètres par seconde. Une charge de 26 grammes de poudre de mine sans poussières

avait donné une flamme de 4-,5o. Avec des poussières dans le courant d'air la longueur de la flamme fut de 7,6o. Il est bien évident que cet allongement résulte en grande partie du transport par le courant d'air de particules de charbon portées à l'incandescence au contact de la flamme de la poudre. Les mêmes poussières expérimentées dans un courant d'air de o,5o de vitesse par seconde ont au contraire diminué un peu la longueur de la flamme de la poudre. Conclusions.

Les conclusions qui ressortent de ces

expériences sur l'action des coups de mine, sont que, dans les travaux souterrains, les coups débourrants sont à peu

près seuls efficaces pour provoquer l'inflammation des poussières ; c'est ce que nous avait déjà appris la discussion des accidents. s 3.

Inflammation des poussières par un coup de grisou local. M. Galloway a fait Expériences de 31. Galloway (*). quelques expériences pour reproduire en petit l'action d'un coup de grisou sur des poussières de houille. Les expériences ont été faites pour la plupart avec un courant d'air

Les résultats ont été absolument négatifs ; tantôt la

provenant du retour d'air de la mine de Llwynipia qui

poussière diminuait, tantôt elle augmentait la longueur de la flamme de la poudre ; mais toujours d'une quantité très faible. L'expérience la plus favorable fut obtenue avec des poussières de Leycett mises en suspension dans un courant

ferait plus naturellement partie du chapitre traitant de l'inflammation des poussières, en présence d'une petite

renferme environ 2 p. ioo de grisou. Nous sommes obligés de donner à cette place le résumé de ces expériences qui

quantité de grisou, parce que M. Galloway ne donne aucun Enquête officielle sur l'accident de Seaham 1881.

Rapport de

M. le professeur Abel. Annales des mines, 7 s., t. XX, 188i. 'traduction de M. Aguillon.

(*) Industrie minérale, a' s., t, IX, 1880, p. 157. M. Galloway, traduit par M. GhansselJe.

Mémoire de