Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 285]

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DE L'ÉCOLE NATIONALE DES MINES.

LES LABORATOIRES

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reau d'essai, fonctions très intéressantes sans doute et bien

C'est alors que, mettant à profit les études comparatives qu'il avait faites des laboratoires de l'Allemagne, de l'Angleterre et des États-Unis, Rivot, d'accord avec M. l'architecte Valiez, fit adopter le plan général et les dispositions de détail du nouveau bâtiment des laboratoires. La construction en fut terminée en 1866 (*). Depuis cette époque, on y a introduit quelques améliora-

faites assurément pour exercer le professeur à résoudre

tions.

rection du bureau d'essai pour les substances minérales, qui venait d'être créé (1845).

Mais, peu d'années après, Ebelmen était enlevé à la science par une mort prématurée (i 852) et Rivot demeurait investi des doubles fonctions de professeur de docimasie et

de directeur des travaux chimiques des élèves et du bu.

toutes les difficultés pratiques de l'analyse, mais aussi très fatigantes à cause du travail incessant qu'elles réclament

et de la responsabilité morale dont se trouve chargé le directeur des essais. Grâce à une grande puissance de travail, Rivot put suffire à la tâche pendant dix-sept ans. Mais il succomba en 1869, encore dans la force de l'âge, laissant pour successeur M. Moissenet, qui le secondait, depuis treize ans déjà, comme professeur de chimie générale et adjoint au service du bureau d'essai. Chargé de ces mêmes fonctions en 1868, je devins à

mon tour, en 1876, directeur des lahoratoires et du bureau d'essai et professeur de docimasie, lorsque M. Moissenet se retira, ne jugeant pas que sa santé lui permît de conserver plus longtemps un service aussi attachant. Pendant la direction de Rivot, les laboratoires de l'École des mines éprouvèrent une tranformation complète. L'augmentation graduelle du nombre des élèves et l'importance croissante du bureau d'essai faisaient songer de-

puis longtemps à créer de nouveaux laboratoires, lorsqu'une solution plus radicale vint s'imposer. C'était en 1861 ; le percement du boulevard Saint-Michel allait détruire, avec l'ancienne rue d'Enfer, les deux ailes que l'on avait ajoutées à l'hôtel Vendôme et où avaient été établis nos- laboratoires et nos salles de dessin. (J'étais à ce moment élève à l'École.) Il fallut songer à une reconstruction complète.

En 1878, conformément aux projets étudiés par MM. Mois-

senet et Valiez, on a construit dans la cour centrale les bains de sable et les cages vitrées, dont j'ai parlé plus haut, afin d'éviter le mélange des gaz ou vapeurs nuisibles avec l'atmosphère que respirent les élèves. En 188o et 1881 se sont décidés et exécutés de nouveaux aménagements, qui ont eu pour résultat de grouper dans les étages supérieurs du bâtiment des laboratoires toutes les salles de dessin des élèves et de transférer dans le même bâtiment les laboratoires de minéralogie, mais dont le but

principal a été de rendre disponible, dans le corps principal de l'ancien hôtel Vendôme, un espace assez vaste pour le développement à prévoir des magnifiques collections de minéralogie, de géologie et de paléontologie.

Les travaux scientifiques sortis des laboratoires de l'École des mines ont pour caractère commun d'avoir été moins des

études de chimie pure que des applications de la chimie aux sciences ou aux arts qui touchent aux substances minérales. Ce sont tantôt des découvertes ou des perfectionnements de méthodes d'analyse, tantôt des recherches ayant pour objet d'éclairer certaines questions de minéralogie ou de géologie, d'agriculture, de métallurgie, etc. (*) Note sur les laboratoires de l'École impériale des mines de PariS, publiée en 1867, à l'occasion de l'Exposition universelle, par M. Rivot, professeur de docimasie.