Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 282]

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LES LABORATOIRES

DE L'ÉCOLE NATIONALE DES MINES.

La cour couverte des laboratoires ne contenait d'abord qu'une vaste paillasse en briques, destinée à servir aux expériences qui devaient dégager des gaz nuisibles. Mais l'aérage de la cour était insuffisant pour évacuer rapidement ces vapeurs. On a cherché à remédier à cet inconvénient par la construction de huit cages vitrées (i), dans lesquelles se font les dégagements de chlore, d'hydrogène sulfuré, etc. On évite ainsi la diffusion de ces gaz dans l'atmosphère. Ils sont aspirés par les foyers de quatre bains de sable supplé-

mentaires (b), dont les fumées vont se réunir, par des rampants inclinés, dans une cheminée centrale en tôle de

cuivre (m). Des tuyaux et des robinets à gaz donnent toute facilité pour chauffer les appareils à l'intérieur des cages vitrées. Les parois de ces cages sont, comme celles des bains de sable, formées de plaques de lave émaillées, inal-

térables et d'un nettoyage facile. De grandes tables de chêne, dont quelques-unes recouvertes de plaques d'ardoises, sont disposées dans la cour, de manière à permettre de monter des appareils volumineux, sans encombrer les paillasses des laboratoires.

Deux larges corridors donnent accès d'une part à la cour et de l'autre aux pièces dont il me reste à parler. On trouve successivement à gauche : un laboratoire et un cabinet pour le préparateur de chimie (L, M) ; puis une salle de dépôt, où les garçons entretiennent un approvisionnement de verrerie, de porcelaine et de réactifs usuels pour la consommation journalière des élèves ; plus loin, une salle pour la préparation des cours de chimie (0) et un amphithéâtre (P), où se font tous les cours dè l'année préparatoire. Sur la façade opposée est située la forge (Q) ou, pour mieux dire, la salle destinée aux essais de minerais de fer par la voie sèche, avec un four à vent à tirage très énergique, un grand four à moufle et une paillasse où se trouve installée une trompe soufflante.

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On voit ensuite deux petites pièces (R, S), qui servent de vestiaire pour les professeurs, et dont les murs sont garnis de meubles à tiroirs, affectés à .la collection méthodique des échantillons qui ont été examinés au Bureau d'essai.

Enfin, près de la porte d'entrée, se trouvent deux labo-

ratoires (T, U), où travaillent les chimistes du Bureau d'essai, et un cabinet (V), où sont rangés dans des ar.

moires les balances de précision, les échantillons non encore analysés et les registres sur lesquels on inscrit l'origine de tous les échantillons admis au laboratoire et les résultats d'analyses.

III BUREAU D'ESSAI POUR LES SUBSTANCES MINÉRALES

Le Bureau d'essai de l'École des mines a été institué en 1845 par arrêté du ministre des travaux publics, et spécialement destiné à l'examen des substances minérales. Il est placé, comme les laboratoires des élèves, sous la direction du professeur de docimasie.

Il n'est pas seulement destiné à répondre aux questions que peuvent lui soumettre les différentes administrations publiques, travaux publics, guerre, .marine, douane, octrois, etc.; mais les particuliers, les ingénieurs, les directeurs de mines ou d'usines, les industriels, les

agriculteurs, tous peuvent y recourir, pour demander l'analyse des substances dont ils ont intérêt à connaître la composition. Le règlement exige seulement que les échantillons rends à l'École des mines soient accompagnés de l'indication exacte de leur origine. L'entrée des échantillons est

alors inscrite sur les registres, l'examen est fait suivant leur rang d'inscription et les résultats de l'analyse sont envoyés à la personne qui en a fait la demande, sans qu'il y ait jamais lieu à rétribution d'aucune sorte.