Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 249]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

474

RAPPORT SUR LA RUPTURE DES CÂBLES DE MINES.

Mode d'attache des câbles.

Si l'on donne la préférence à l'attache par repliement du câble, il est utile, pour tous les câbles, particulièrement pour les câbles en fer et en-

core plus pour ceux en acier, de faire la boucle d'aussi grand diamètre que possible par l'interposition de crou-

pières en fer et encore mieux de disques en bois pris dans la boucle. On ne peut que recommander l'emploi des ressorts interposés entre le câble et la cage pour amortir le choc. du démarrage. Charges de service. Four les gros câbles métalliques, en fer ou en acier, et les grandes installations, il est prudent de ne faire travailler les câbles qu'au 1/10e de l'effort qui serait nécessaire pour les rompre. Pour de petits câbles ronds de composition simple employés dans de petites installations, on pourra se rapprocher du 1/6e. Les câbles en aloès bien fabriqués peuvent également être chargés du 1/7e ou du /Se de la charge de rupture.

Entretien des câbles. L'entretien soigné des câbles et surtout des câbles métalliques est une chose indispensable à leur conservation. Il suffit de suifer régulièrement les câbles en chanvre, et

pour les câbles en aloès de les tenir constamment humectés. Les câbles métalliques, et les câbles en acier particu-

lièrement, doivent être graissés très régulièrement, à intervalles assez rapprochés pour que l'oxydation ne puisse jamais les attaquer. La graisse employée doit être assez fluide pour pénétrer dans l'intérieur du câble jusqu'aux âmes en chanvre, et assez consistante pour rester à l'extérieur. Un mélange d'huile et de graisse, bien brassé, appliqué à chaud à la brosse sur tout le câble, répond très

475

bien à ce desideratum. Il importe d'employer des huiles et des graisses neutres. Avec tous les câbles, le coupage régulier de la patte est une opération importante ; il faut y procéder tous les deux ou trois mois et enlever de 2 à 3 mètres de câble à chaque fois. Coupage de la patte.

On devra suivre par des essais sur les fils isolés des bouts de câbles ainsi coupés, et, si on le peut, sur les bouts eux-mêmes, la marche progressive de la fatigue. La commission insiste vivement sur ces deux pratiques coupage de la patte et essais des fils isolés qui en proviennent. Elles sont trop négligées en France, bien qu'elles soient tout à fait capitales pour les câbles métalliques.

Beaucoup de ruptures inopinées auraient sans doute été évitées si on avait fait régulièrement cette opération et si l'on s'était rendu compte de l'état des fils. Epissures. est

La seule épissure qui puisse être admise

celle, faite par le décâblage et le recâblage, qui ne

change pas la forme extérieure du câble. Elle demande à être exécutée, avec le plus grand soin, par des ouvriers spéciaux expérimentés. On doit toujours se défier d'un câble épissé, surtout s'il s'agit d'un câble métallique. On ne doit jamais recourir aux épissures faites par recouvrement et ligature des deux parties à rapprocher ou par plaques à charnières : elles occasionnent dans la partie épissée, lors de l'enroulement, une fatigue exceptionnelle qui peut provoquer des ruptures. Les câbles doivent être l'objet d'une surveillance attentive, réelle et non plus ou moins Surveillance des câbles.

nominale. En dehors de la surveillance que peuvent et

doivent exercer les machinistes et receveurs, surveillance qu'on peut éveiller par un système de primes pour avaries