Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 101]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

1

2

MÉTHODE EMPLOYÉE PAR D' AUBUISSON, EN 181 0,

SUR LA

MÉTHODE EMPLOYÉE PAR D'AUBUISSO EN 1810

POUR LA MESURE DES BASES GÉODÉSIQUES

Extrait d'une lettre de M. LAUSSEDAT à M. le secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences (*).

On sait que, jusque dans ces derniers temps, les appa. n'eus destinés à la mesure des bases se composaient d'un certain nombre de règles placées bout à bout sur l'aligno ment de la base, et formant ce que les géoclésiens appe, laient une portée. La première règle de cette portée était ensuite placée à la suite de la dernière, et les différents règles venaient prendre successivement leur place l'ont après l'autre pour former une nouvelle portée. Les incos

vénients de cette méthode sont nombreux

ainsi les

règles ne pouvaient pas être placées exactement au contact l'une de l'autre, et il fallait mesurer le petit intervalle qui les séparait ; les règles, généralement au nombre de quatre,

n'avaient pas rigoureusement la même longueur, et leur étalonnage prenait un temps considérable. L'idée d'eao ployer une seule règle, transportée successivement entre des repères placés sur l'alignement de la base, a donc été adoptée comme procurant une grande simplification, en même temps qu'une garantie de précision. La longueur de cette règle n'était plus comptée entre ses extrémités ellesmêmes, mais entre deux traits voisins de ces extrémités et faciles à observer. On attribue généralement cette idée heureuse au major (*) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. MI, p. e. Séance du 6 décembre 1880.

POUR LA MESURE DES BASES GÉODÉSIQUES.

173

piémontais Porro, qui était établi à Paris en 1848 ou 1849, et qui la fit connaître en effet vers cette époque. J'ai assisté aux explications qu'il donna alors aux officiers du Dépôt de la guerre, explications à la suite desquelles M. le lieutenantcolonel Rossard fit exécuter, en n 854, la règle qui a servi, en 1866 et 1867, à M. le lieutenant-colonel Perrier (alors capitaine), pour la mesure des bases de Bone et d'Oran. J'avais également été témoin de la belle opération faite par les officiers espagnols, en 1858, pour mesurer la base centrale de Madridejos, destinée à servir de premier côté à la triangulation de la pénincule. Or cette opération, dont j'ai

eu l'honneur de rendre compte à l'Académie, avait été effectuée avec une seule règle bimétallique, construite par notre grand artiste Brunner, et nous étions tous convaincus qu'elle était la première qui eût été entreprise dans le nouveau système dû au major Porro. Je crois donc que toutes les personnes qui ont eu ou qui auront l'occasion de mesurer des bases me sauront gré de leur indiquer le passage suivant d'un mémoire de M. d'Aubuisson, ingénieur des mines (*) , lu à la classe des sciences mathématiques et physiques de l'Institut le 26 mars et le

9 avril 181o, et sur lequel MM. Laplace, Biot et Arago avaient fait un rapport le 22 mai de la même année. Elles reconnaîtront sans doute que la nouvelle méthode, recommandée désormais exclusivement, si je ne me trompe, par la commission géodésique internationale, a été pratiquée, il y a plus de soixante-dix ans, avec beaucoup d'habileté par notre compatriote d'Aubuisson. 11 s'agissait de mesurer, dans la plaine du Piémont, au nord de Turin, une base destinée à appuyer des opérations trigonométriques ayant pour objet la détermination de la (*) Voir,sur M. d'Aubuisson, la notice nécrologique insérée aux Annales des mines, à série, t XI, (1847), p. 667 : Notice nécrologique sur M. d' Aubuisson de Voisins, ingénieur en chef-directeur des mines, par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.