Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 54]

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DANS LE CE RRO DE PASCO.

L'INDUSTRIE MINÉ RALE

mence alors les opérations ayant pour but la séparation des parties stériles formant la boue. « Pour faciliter l'agglomération en une masse unique du mercure libre et de l'amalgame, on ajoute une nouvelle

quantité de mercure, 1/2 ou 1/5 environ du poids déjà employé ; ce poids s'appelle mata; l'opération peut s'appeler extinction du cirque. Pour la pratiquer, de même que dans

le cas de la llapa, le cirque ne doit être ni trop froid ni trop chaud ; si un de ces défauts se présentait, il faudrait le corriger avec les réactifs convenables. On fait un dernier soulèvement, et l'on introduit une dernière fois les chevaux, pour mettre en contact toutes les particules de mercure disséminées dans la pâte.

La séparation du mer« Séparation de l' amalgame. cure ou de l'amalgame d'avec les matières boueuses se fait par un procédé mécanique, dans l'opération qu'on appelle

tina. Le système adopté est des plus primitifs qu'on puisse imaginer ; pour préparer le travail, on commence par amonceler près de la porte toute la masse contenue dans le patio. L'opération se fait dans les puits et les canaux qui sont entre les cirques ; pour la tina , on emploie trois puits et le canal par l'intermédiaire duquel ils communiquent ; les parois intérieures de ces puits sont

en terre. Le travail se fait de la manière suivante :

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un

ouvrier, jambes nues, pénètre dans chacun des puits, dans lesquels le niveau de l'eau est à peu près à la hauteur des cuisses ; un autre ouvrier est placé à la porte du cirque et jette de temps en temps dans le puits une partie de la boue

amoncelée près de lui. L'ouvrier qui se trouve clans le puits marche sur place; le mouvement qu'il donne à l'eau facilite la séparation des matières métalliques, qui, en raison de leur poids, gagnent le fond ; les parties légères restent en suspension dans l'eau, et sont entraînées par le courant.

La séparation n'est pas parfaite dans ce premier puits, les eaux qui en sortent contiennent encore une quantité notable d'amalgame et de mercure ; mais, en parcourant le canal, une partie des matières métalliques est retenue par le poil des peaux ; la séparation s'achève dans les autres puits.

« Pour recueillir l'amalgame, on retire les peaux de mouton et on les lave dans le puits immédiatement supérieur, afin de réunir au fond les parties métalliques qui adhèrent à la laine ; on sort de même les peaux des relayeurs, et on les lave avec soin dans le puits capitaine. On réunit tous les globules métalliques au centre, en les écrasant et les remuant avec les pieds ; on lave une dernière fois la masse à l'eau courante, pour enlever les dernières

recouvertes à l'aide de peaux de vache imperméables et disposées de telle sorte que l'eau ne puisse pénétrer entre ces peaux et les parois du puits. Le puits qui fait vis-à-vis à la porte du cirque qu'on décharge porte le nom de capitaine; les deux autres qui sont en aval s'appellent les rela-

traces d'impureté, et l'on envoie la matière purifiée au

yeurs. Le canal est recouvert de même par des peaux, mais ici l'on emploie des peaux de mouton appelées sabanillas

dans le canal à une assez grande distance du grand relaYe,ur, un peu après un remous de Peau, on recueille au

(ce qui signifie petits draps) : on a soin de placer le poil à l'extérieur, c'est-à-dire au contact de l'eau, ces peaux se recouvrant en partie ; de cette façon l'eau passe dans les puits et dans le Canal, sans jamais toucher les parois

bout de quelques instants un bouton de mercure dont la gros-

dépôt.

« Ce système de lavage est très imparfait, comme le prouvent les pertes considérables en matières précieuses, argent et mercure ; en effet, si l'on vient à placer une puruila

seur augmente constamment. On reconnaît ainsi, et d'une manière certaine, que les eaux contiennent encore du mercure longtemps après avoir quitté le dernier puits. Si l'on pèse