Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 168]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

dans le mur, l'autre dans le toit : la première pour l'arrivée, l'autre pour le départ de l'air. Des travers-bancs les relient aux divers grands rectangles ou panneaux dans lesquels on a divisé la tranche. Chaque panneau constitue un quartier

spécial aéré par les deux travers-bancs, d'après le principe de la subdivision du courant. M. Aguillon insiste, à un point de vue général, sur la nécessité de bien coordonner l'ensemble des travaux. Lorsqu'on s'éloigne avec méthode du plan incliné ou qu'on bat en retraite uniformément à partir des limites du champ (l'exploitation, les accidents sont beaucoup moins à craindre que dans le cas où les parties vierges se trouvent entremêlées irrégulièrement de massifs déhouillés et remblayés ou éboulés, surtout si ces parties se trouvent en tranche inférieure.

es. - Proposition de M. .Tournaire. M. l'inspecteur général des mines Tournaire, dans une note adressée le 7 août 1877 à. M. le ministre des travaux publics et imprimée dans le recueil des pièces annexées aux procès-verbaux des séances de la Commission (1), a appelé l'attention sur des indications connues en Angleterre, mais qui ne sont pas prati-

quées jusqu'ici en France. Il commence par insister sur les pertes subies par le courant à travers les portes, qui joignent mal les parois, laissent au-dessous d'elles un vide égal à la saillie des rails et restent sauvent entrebaillées, en est de même en ce qui concerne les remblais, mal clavés au sommet, ou s'affaissant sur eux-mêmes sans être suivis quelquefois par un toit trop solide, ou enfin présentant une nature pierreuse qui laisse tamiser l'air. M. Tournaire en conclut avec raison qu'il devient alors difficile d'assainir

es points trop éloignés du puits d'entrée suivant la di(,)

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

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rection de la couche, ou élevés dans l'amont-pendage de manière à concentrer le grisou.

Pour remédier à cet état de choses, l'auteur propose, dans les méthodes de dépilage, d'ajouter au traçage ordinaire une galerie de niveau, au sommet de l'étage, destinée à servir spécialement de retour d'air et distincte de la voie de service des remblais, dont elle resterait séparée par une simple planche de charbon. On pourrait au besoin la mettre dans une couche voisine s'il y a lieu, ou même au rocher.

Les deux ouvrages s'aideraient mutuellement pour leur aérage pendant la période de percement au moyen de petites recoupes transversales. Ensuite, pendant le développement normal des travaux, le courant, après avoir parcouru les chantiers, reviendrait par ce chemin d'air spécial en laissant d'ailleurs la voie de circulation dans ses relations ordinaires avec le déhouillement. Le retour d'air se trouverait donc en plein massif sans parois de remblai ni portes mobiles. Il transmettrait ainsi, de la

part du ventilateur aspirant placé sur le puits de sortie, un appel plus puissant sur les points critiques, vers lesquels on dirigerait d'ailleurs le courant suivant le mode ordinaire dans l'ensemble de la mine. M. l'inspecteur général du Souich, en reconnaissant la

justesse de ces vues, fait remarquer (i) qu'on gagnerait encore à diriger le courant principal par une galerie parallèle à, la voie de fond, servant au roulage, comme nous avons dit qu'on le fait dans la méthode des grandes tailles, mais en la pratiquant en plein massif, comme le demande Tournaire, et non pas au moyen d'une cloison en remblai. On arriverait ainsi à diriger immédiatement le courant vers les avancements et les points dangereux; et il y arriverait plus pur que celui qui, appelé au moyen d'une

succion exercée d'aval, tend à y parvenir à travers les (1) Pièces annexées aux procès-verbaux, page 89.