Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 117]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

La présence de l'hydrogène carboné dans les gîtes de chlorure de sodium est bien connue. On l'a observée notam-

ment à la mine de sel de Sztaline, qui était éclairée au grisou dès 1826. Il a été rencontré aussi à la saline de Gottesgabe, à Rheine (Westphalie) (I), à Zugo de Klein (Transylvanie) (2), à Wieliczka, etc. M. Pernolet a signalé également plusieurs coups de grisou observés dans des soufrières de Sicile à la rencontre de travers-bancs avec des marnes bitumineuses.

Il ne serait pas impossible, du reste, que, dans une mine absolument quelconque, la décomposition des bois s'opérant dans des conditions spéciales, analogues à celles qui donnent dans les marais naissance à l'hydrogène protocarboné, ne fût de nature à produire parfois des apparitions de gaz inflammable, lorsqu'il aura pu s'accumuler progressivement dans des cavités dans lesquelles on viendra déboucher ultérieurement. § V.

INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES.

°Z 6 Considérations théoriques. Tout dégagement gazeux ayant pour ses deux facteurs principaux la pression et la température, on comprend, à priori, que les mouvements du baromètre et du thermomètre puissent avoir un retentissement direct sur le régime du grisou. Affirmée nettement par Combes, en 1844 (5), par Buddle, en

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

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Baillet, professeur d'exploitation il l'École des mines (1), cette influence est cependant très fortement controversée il importe donc de rapporter avec détails les faits qui permettent d'asseoir sur ce sujet une opinion sérieuse (2) . Une distinction préjudicielle doit, d'après une remarque fort juste de MM. du Souich et Mallard, dominer toute cette

discussion, suivant qu'il s'agit de mines aérées naturellement ou par des moyens artificiels. Dans le premier cas, l'agent moteur résidant uniquement dans les conditions de l'atmosphère, les variations du baromètre devront alors exercer leur maximum d'influence sur l'état de l'air des galeries. Au contraire, avec l'emploi des ventilateurs, on est exposé à des inégalités d'un ordre de grandeur tout à fait comparable aux différences de pression extérieure, et sans aucune relation avec ces dernières, ce qui peut, dans ce cas, tendre à masquer plus ou moins les effets produits et à jeter beaucoup d'incertitude dans les observations. Il y a, en outre, lieu d'établir une seconde distinction

déjà signalée par Combes, et qui doit être considérée comme fondamentale, entre la masse d'hydrogène carboné encore emprisonnée dans le massif et qui se trouve à l'état d'écoulement incessant par les surfaces mises à nu, et, (I) BAILLET : Journal des mines, tome HI, page 18.

1855 (4), et même dès le commencement du siècle par

(2) Parmi les auteurs qui se sont encore occupés de la question, il importe de citer DoBsoN : Reports of the British Association, 1855; DICKINSON, inspecteur des mines du Lancashire, dans son rap-

origine, le rapport de M. Daubrée sur l'Exposition universelle de 1867, tome V, page 90, ainsi que les Prodromes de géologie de

gleterre; Une note de M. SIMMENBACK, dans le Journal de la Société mé-

Vésian , et la Revue scientifique, t. XIII, p. 409(m. MENDELEEF). Annales de Poggendorff, tome VII, page 155. Annalen der Pltys., de GILBERT, tome XXXVII, page T. 3) COMBES : Traité d'exploitation des mines, tome II, page 535.

(4) Transactions de la Société d'histoire naturelle du Northumberland.

port de 1866;

Le volume XIX des Transactions des ingénieurs du nord de l'Antéorologique autrichienne pour février 1872; Le mémoire de M. Robert SCOTT et William annownv, analysé par M. SAUVAGE, dans les Annales des mines, 7' série, tome XI, page 212;

Lancaster (Revue d'astronomie et de météorologie, Bruxelles, 1880).