Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 13]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

DE L'ISTHME DE PANAMA.

village et celui de Cruces, la vallée devient plus étroite et se trouve resserrée entre deux collines, le cerro de Gamboa sur la rive gauche et le cerro Baruco, contrefort du cerro Pelado, sur la rive droite. Cette sorte d'étranglement, en

Sur la rive gauche, le cerro Gamboa, dont la constitution se rapproche beaucoup de celle du massif central, est com-

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amont duquel la vallée reprend sa largeur normale, est cependant fort large encore, et le barrage que la commission y a prévu, et qui doit avoir une hauteur de 4o mètres, n'aura pas moins de 1.600 mètres de longueur. Il aurait été assurément fort désirable de trouver un endroit plus favorable à un ouvrage d'art aussi important. Mais, si l'on songe que la dernière grande crue du Chagres, celle du 25 novembre 1879, a été évaluée par certaines personnes, et notamment par le colonel G. M. Totten, ancien ingénieur en chef du chemin de fer de Panama et président d'honneur de la commission, jusqu'à près de 1 mil-

liard de mètres cubes, on voit qu'il était interdit à la

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posé d'une brèche doléritique de nature analogue à celle d'une autre brèche remarquable que nous signalerons plus loin sur les flancs de la Cordillère, mais qui est ici beaucoup plus décomposée, au moins à la surface; ses fragments, tous d'origine volcanique, sont verdâtres ou violacés, et prennent quelquefois l'aspect d'un pétrosilex

compact et luisant; la pâte est calcédonieuse et opalescente.

Lorsque, partant de la casa de Gamboa, sur les bords de la rivière, on gravit les flancs du coteau, on rencontre en outre de loin en loin des pointements d'une roche noire, exceptionnellement compacte, luisante, à cassure finement

esquilleuse, faisant feu sous le marteau, fissurée en tout sens, et dans laquelle l'étude microscopique montre une

commission, pour ne pas trop diminuer le volume d'eau emmagasiné, de remonter trop haut dans la vallée princi-

pâte amorphe foncée au sein de laquelle on distingue d'une

pale. A la rigueur, on aurait cependant peut-être pu

mière qui semblent être de l'oligoclase, et de l'autre de petits cristaux à forme peu nette dépolarisant énergiquement qui sont probablement du pyroxène. On dirait des sortes de filons dont les têtes font saillie à fleur de sol à cause de la compacité exceptionnelle de la roche et de son peu de sensibilité à la décomposition superficielle provenant des agents atmosphériques. Sur la rive droite au contraire, les roches que l'on rencontre dans le massif du Baruco soit en fragments épars à la surface du sol, soit en place dans les petits ravins qui

remonter jusqu'aux défilés de la Campana, qui se trouvent à une journée et demie de pirogue de Matachin ; mais outre que la capacité du barrage aurait été diminuée dans une trop

forte proportion, on laissait ainsi en aval le rio Chilibre, dont les inondations pourraient plus tard, tout aussi bien que celles du Chagres, devenir à certains moments dangereuses.

Il a donc fallu se résoudre à faire les études du barrage en admettant qu'il serait placé sur ce point désavantageux à certains égards à cause de la largeur de la vallée et de l'épaisseur des alluvions au milieu desquelles coule la rivière; mais je considère, sinon comme probable, au moins comme très possible, que par des études ultérieures on arrive à trouver un -meilleur emplacement. Voici toutefois quel a été le résultat de mon examen au point de vue géologique.

part des parties grisâtres dépolarisant vaguement la lu-

sillonnent ses flancs, sont formées de tufs trachytiques blancs jaunâtres tirant quelquefois sur le violet, d'une pâte tantôt fine, tantôt plus grossière, beaucoup plus légers

que la roche précédente et appartenant à la série claire amphibolique.

La nature des assises sur lesquelles doit reposer le barrage, bien que paraissant devoir offrir des deux côtés une