Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 270]

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BULLETIN.

BULLETIN.

Tel est l'objet du présent travail où nous commencerons par parler des associations ou sociétés étrangères, anglaises, alle mandes, autrichienne, suisse et belge, avant d'aborder les associations françaises, suivant par là, en quelque sorte, l'ordre chro, nologique des faits. Nous entrerons enfin dans quelques détails plus circonstanciés sur les associations françaises, en indiquant notamment les services de diverse nature déjà rendus par elles, I.

ASSOCIATIONS ÉTRANGÈRES.

§ 1..

Angleterre.

C'est à Manchester que fut fondée, le 25 janvier i855, sous les auspices de W. Fairbairn, la première association de cette nature; avec la désignation de " The Manchester Steam Users Association". Cette association se constitua exactement, dès l'origine, avec l'objet et d'après les principes qui devaient être ensuite pris pour modèle par toutes les associations qui se sont établies depuis sur le continent. Dès la fondation, cette association de propriétaires d'appareils à vapeur devait s'administrer elle-même ; ayant pour ressources la cotisation que chaque membre devait payer par chaudière, et ne recherchant aucun intérêt pécuniaire direct, elle se proposait simplement de faire éviter à ses membres l'explosion de leurs chaudières et de leur faire réaliser des économies dans

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la vapeur. Jusque-là, elle s'était bornée à la surveillance des Chaudières, aux visites intérieures et extérieures ; en un mot, à ce qui concernait la sécurité. L'association de Manchester n'étend son action que dans un rayô-n,cle Go kilomètres autour de cette ville.

'Plia fin de son. premier exercice, le 31 décembre t855, elle comptait 269 membres ayant 9'20 chaudières ; au 51 décembre 1859, elle avait 550 membres avec 1.619 chaudières.

Hais, à ce moment, elle subit un assez long arrêt dans son développement, par suite de la constitution d'une nouvelle société qui se proposait d'atteindre le même objet par des principes assez différents. La " Boiter Insurance and Sleam Power Company; qui fut créée au début de 1859, était une véritable société financière par actions, se proposant de faire l'assurance des chaudières en même temps que de procéder à leur inspection ou surveillance.

dement et de consommation, par des études et recherches d'un

Beaucoup de membres quittèrent l'association de Manchester, pour s'affilier à la nouvelle société et, à la fin de t860, l'association de Fairbairn ne comptait plus que 1.560 chaudières ; à la fin de 1861t elle n'était remontée qu'à i.415, tandis que « la Boiter Insurance Company » en avait déjà 10.000. Aussi, en t865, l'association se décida-t-elle, à son tour, à assurer chacune des chaudières de ses membres contre toute explosion et ses suites, jusqu'à un maximum de 7.500 francs, sous la. condition que chaque chaudière, ainsi garantie, devait être soumise obligatoirement chaque année à une visite intérieure, à la suite de laquelle il lui serait délivré un certificat de bon conditionnement. L'ingénieur de la société a le droit de suspendre /a garantie au cas où ses observations pour l'entretien et la conduite de l'appareil restent sans effet et elle est, en tout cas, suspendue de droit si on laisse écouler 13 mois sans faire procéder à une visite intérieure. En même temps, dix membres du conseil faisaient un fonds de

-caractère général, que l'association devait entreprendre à ses frais

garantie de 2 50. 0 00 francs, affectés au payement des dégâts éven-

l'emploi de la vapeur. La sécurité devait être obtenue par une surveillance des chaudières,- effective et efficace, au moyen de visites extérieures et intérieures faites par des agents spéciaux, compétents et indépendants, appartenant à l'association. L'économie dans l'emploi de la vapeur devait être obtenue par des essais à l'indicateur faits sur les machines, par des expériences de ren-

et enfin par tous les renseignements et documents sur les chaudières et les machines, réunis par les ingénieurs de l'association, et tenus par eux à la disposition des membres qui devaient pouvoir leur demander toute consultation sur ces questions. Tel fut le programme tracé dès la première heure. En réalité, ce n'a été que dans ces dernières années, et bien après les exemples donnés par l'association de Mulhouse, que l'association de Manchester donna un certain développement aux essais de machines et à tout ce qui se rapporte à l'économie dans l'emploi de

tuels produits par une explosion, pour le cas où les cotisations et

les excédents annuels accumulés n'auraient pas permis de les couvrir. Au commencement de 1877, après t t2 ans d'exercice, il n'y a pas eu un seul sinistre à payer et la garantie a été élevée jusqu'au maximum de 10.000 francs. Il y a là un fait qui parle assez éloquemment de lui-même.

A partir de t 865, et sous l'influence de ces musures, le développement de l'association a d'ailleurs repris sa marche as:.