Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 178]

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ÉTUDE DES SOURCES.

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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURBONNE -LES-BAINS.

mers du Sud et du Nord, limite qui différerait assez peu de celle des bassins hydrographiques actuels de la mer du

Nord et de la Méditerranée, représentés par la Meuse et par la Saône. Nous n'avons rien à ajouter aux descriptions de M. Drouot en ce qui concerne les autres roches du trias, sauf au sujet de la présence du gypse et du sel gemme dans les argiles bariolées. M. Drouot, pour établir sa théorie des sources de Bourbonne, a supposé que celles-ci pouvaient emprunter leur

salure à des bancs salifères qui existeraient dans les argiles bariolées, Il remarquait l'analogie de ces couches avec celles que M. Levallois a signalées comme associées à

.du sel gemme dans le département de la Moselle. Mais ce gisement ne nous parait pas très probable. En effet, la partie supérieure des argiles bariolées a été entamée sur

6 mètres de hauteur auprès de Villars-Saint-Marcellin, à 6 kilomètres à l'est de Bourbonne, sans que l'on ait constaté autre chose que des traces d'efflorescences gypseuses sur les parois des carrières. La partie inférieure a été traversée par dix sondages à Bourbonne, sans que l'on ait rien aperçu qui représ,entat le sel gemme, même pour le n°

où toute la colcnne a été enlevée sous forme de carottes solides. Enfin aucune source salifère n'existe sur le pourtour des collines formées par ce terrain aux environs de Châtillon-sur-Saône Quant au gypse, il y en a si peu dans les argiles bariolées qu'il est nécessaire de les plâtrer; et les cultivateurs vont chercher cette substance parfois assez

loin, jusqu'au sommet des coteaux où sont ouvertes les carrières à plâtre. Rien n'est donc plus contestable que l'hypothèse de soM. Drouot ; si l'on peut admettre que les substances affleulubles ont été enlevées en totalité au voisinage des rements, cela est insoutenable pour le fond des sondages, à 4o mètres de profondeur, dans la région où ne pénètrent

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pas les infiltrations superficielles. Nous verrons d'ailleurs un peu plus loin, qu'il n'est pas nécessaire d'invoquer la possibilité de la présence du sel dans le trias, pour expliquer la salure des eaux de Bourbonne. Nous pouvons ajouter encore que l'hypothèse de M. Drouot sur l'origine des sources suppose que le sel gemme existe tout à fait à la base des argiles bariolées : or les sondages ii et 1 2 sont là pour démentir le fait de la manière la plus catégorique, il est assez probable d'ailleurs que les sources de Bourbonne ressembleraient davantage à celles de Vittel

ou de Contrexéville, si elles prenaient comme elles leur minéralisation dans les couches superficielles. L'ensemble de la vallée de l'Apance est dirigé vers l'est, avec vallons accessoires et coudes brusques placés à peu

près dans une direction perpendiculaire. L'Apance ellemême, après un certain parcours nord-sud, tourne assez brusquement à l'est, dans la direction N. 87° E., pour aller se jeter clans la Saône, à 12 kilomètres en aval de Bourbonne. Elle coule d'abord sur le muschelkalk, puis sur les argiles du grès bigarré. Dans toute sa partie inférieure, à partir cl'Arnoncourt, son lit est creusé en forme de tranchée étroite, de 4n',5o de profondeur, dans des alluvions qui s'étendent sur 5oo mètres de largeur environ, entre les pieds des coteaux voisins.

Un peu avant de prendre sa direction définitive à l'est, l'Apance reçoit, sur sa rive droite, le ruisseau de Borne, qui traverse la partie basse de la ville de Bourbonne. Ce ruisseau occupe le fond d'un vallon sensiblement rectiligne, dirigé N. 87° E. A la traversée de Bourbonne , il

est rejeté un peu vers le nord , probablement de main d'homme, peut-être cependant aussi par le hasard des érosions. Il passe à 4o mètres au nord du puisard romain.

Le ruisseau prend sa source à 6 kilomètres à l'ouest de Bourbonne, au pied des grès infraliasiques, et découpe une vallée de 6o mètres environ de profondeur, d'abord