Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 68]

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même nodule attaqué par l'acide nitrique. Ces deux matières ont

En faisant un essai du minerai de Gouaux, M. Gare an ag u es a reconnu qu'il contient environ 65 d'oxyde de manganèse, mélangé d'un peu d'oxyde de fer; de plus, l'absence de la baryte sulfatée est favorable à son emploi dans la métallurgie.

FoncLAz. - Le minerai de manganèse de Forclaz, en Savoie, dont la composition a été déterminée par M. L heureux, se rencontre en nids dans un calcaire gris et rougeâtre dont les couches ont la direction N. 55° E. et appartiennent à l'étage tithonique. OXYGÈNE

Mn

41,52

Fe

Co

Ni

1,35 traces traces

dos

CaO

CO2

HO

Somme.

6,50

3,00

16,00

95,98

en excès. protoxydes.

9,50

12,77

2,31.

135

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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Peroxyde de manganèse du rond des mers. S'il se forme souvent dans les marais et dans les lacs des minerais de fer et de manganèse, les sondages exécutés par Le Challenger, dans le fond des Océans, ont montré qu'on y rencontre fréquemment des nodules et des concrétions ainsi que des incrustations de peroxyde de manganèse. On doit à M. G il mb urie étude bien complète de ces dépôts remarquables. Il a d'abord recherché si, comme dans les nullipores , ils ne résultaient pas d'une concentration de matière minérale opérée par des végétaux ou par des êtres organisés. Or en les examinant au microscope, après les avoir réduits en plaques minces, il n'y a observé aucune trace de structure organique. De plus, il a constaté qu'il en est de même pour le squelette laissé par les nodules, lorsqu'on les attaque par l'acide chlorhydrique : ce squelette peut être conservé, en le faisant dessécher lentement et en l'imbibant de baume du Canada, étendu de chloroforme. M. Ut mb el a reconnu ainsi que les nodules ont une structure analogue à celle de l'oolithe. Dans le cas, assez fréquent, où un grain de ponce se montre à leur centre, ses cavités ont été remplies par une argile rouge dont on retrouve des couches alternant avec des couches de peroxyde de manganèse. On distingue d'ailleurs dans la ponce, du sanidine, de l'anorthose, du fer oxydulé et aussi un minéral brun verdâtre qui paraît être de l'hornblende; M. G ii mb el pense qu'elle provient d'éruptions sous-marines. Voici, d'après M. Sc hw a g er, la composition chimique A d'un nodule manganésifère, B du résidu blanc, boueux, laissé par ce

été desséchées à î io.°. cd

A

27,46 4,56

CG CG

CG

o CG

23,60(°) 17,82 16,03 10,21 2,36 0,94 0,92 0,66 0,48 0,10 0,18 0,05 0,02 0.01 0.01 0,01 101,16 1,86 4,51 72,16 11,98 0,57 0,83 1,01 97,48 77

(*) Un peu manganésifere.

On peut ajouter des traces de matières organiques, ainsi que des

traces douteuses de plomb, d'antimoine, de bore, de lithium et d'iode.

Il est à observer que ce nodule de manganèse contient, indépendamment de beaucoup dioxyde de fer, de petites quantités d'oxydes

métalliques, particulièrement de cuivre, de nickel, de cobalt et même des traces d'autres métaux. Il contient aussi de la baryte, comme le minerai de manganèse des filons; mais on n'y a pas trouvé d'argent, ni d'arsenic. La somme des matières dosées est notablement supérieure à loo, résultat qui, selon M. Gümbel, doit vraisemblablement être attribué à ce que le fer n'est pas tout entier à l'état de sesquioxyde.

Quant au résidu B, laissé par le nodule dans l'acide nitrique, il est riche en silice, pauvre en alumine et il renferme un peu d'alsclae,). lil. S a composition rappelle celle de certains argilites (Thon-

Parmi les dépôts manganésifères analogues à ceux qui se forment maintenant dans le fond des Océans, M. G Li mbel indique les nodules calcaires, enveloppés de schiste, qui appartiennent au

dévonien des bords du Rhin et sont désignés sous le nom de Kramenzelstein. En Bavière, il y a également des nodules manga-

nésifères dans le grès bigarré, dans le keuper, ainsi que dans le calcaire rouge du lias des Alpes. Ajoutons que les divers gîtes de manganèse, exploités dans les terrains paléozoïques de la MontagneNoire et. des Pyrénées, paraissent avoir la même origine.

Enfin M. Gii m bel attribue ces nodules à l'action des sources minérales surgissant du fond des mers et tenant en dissolution, à l'aide d'un excès d'acide carbonique, des carbonates de manganèse et de fer. Dans cette hypothèse, on s'explique facilement pourquoi de pareils nodules sont surtout fréquents dans les régions volcaniques sous-marines; pourquoi ils contiennent non seulement de la baryte, mais encore des métaux variés. On s'explique aussi pourquoi ils présentent des couches concentriques entourant un