Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 32]

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OUVRAGES GÉNÉRAUX. REVUE DE GÉOLOGIE.

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L'auteur reconnaît que le fait même d'une filiation directe et immédiate échappe à l'analyse; mais l'impossibilité de la saisir (c

A l'étranger, indiquons un ouvrage spécialement consacré à la

Géologie de l'Italie. Dans la première partie M. Caetano Negri, décrit le terrain composant le sol de ce pays ; la deuxième partie, due à M. Antonio Stopp an i, donne la description des terrains glaciaires et de leurs équivalents; enfin, dans la troisième partie, M. Giuseppe M er al li étudie les volcans et les phénomènes volcaniques de l'Italie. M. Bigs b y, à qui la science est déjà redevable du répertoire paléontologique connu sous le nom de Thesaurus Siluriens, a fait paraître un nouveau volume, Thesaurus Devonico-Carboniferus, consacré à la flore et à la faune des périodes dévonienne et carbonifère. Les genres et les espèces y sont classés dans des tableaux qui font connaître leurs horizons, leurs récurrences et les localités où on les rencontre. M. Richard Owen vient de publier ses recherches sur les mammifères éteints d'Australie. Cet ouvrage est accompagné d'une notice sur les marsupiaux qui ont autrefois habité l'Angleterre. M. B. Owen a également réuni, en les complétant, les différents mémoires qu'il a publiés depuis 1838 sur les ossements fossiles des oiseaux aptères de la Nouvelle-Zélande. Les descriptions sont accompagnées de figures représentant les fossiles trouvés ainsi que les animaux restaurés. A l'ouvrage est joint la carte géologique de la Nouvelle-Zélande, par le Dr Hector, sur laquelle on a marqué les gisements d'où proviennent les fossiles. Dans son ouvrage : Le monde des plantes avant l'apparition de l'homme, M. de Sap or ta (1) a cherché à vulgariser les notions de

paléontologie végétale, tout en donnant cependant des détails scientifiques. La première partie de l'ouvrage est spécialement consacrée à la théorie de l'évolution; mais il est à remarquer que l'auteur, malgré le titre de son livre, s'appuie de préférence sur les faits observés dans le monde des animaux et emprunte à la zoologie la plupart des exemples à l'appui de cette hypothèse. Dans l'un et l'autre règne, les organismes les plus anciens sont des organismes marins, et l'organisation déjà complexe des premières plantes terrestres connues fait présumer l'existence d'une

période, restée inconnue, de végétaux beaucoup plus simples, ayant vécu dans une atmosphère brumeuse, qui aurait aidé les plantes, d'abord exclusivement aquatiques, à s'établir peu à peu sur le sol émergé. (1) Extrait par M. R. Z ciller, ingénieur des mines.

n'a rien de surprenant, puisque le phénomène embrasse un temps d'une durée incalculable et qu'il s'applique à des êtres demeurés le plus souvent obscurs ou inconnus au moment méme où il serait le plus intéressant de les observer. »

Quant à l'argument tiré, contre les théories transformistes, de la perfection des cryptogames et des gymnospermes à l'époque houillère, M. de S ap ort a fait observer que cette perfection est la conséquence de l'absence de concurrence de la part des types supérieurs, qui ne se sont montrés que beaucoup plus tard, et devant lesquels ceux qui les avaient précédé ont perdu peu à peu de leur importance. C'est surtout, du reste, à l'époque tertiaire, comme M. C au dry, et particulièrement dans le miocène, qu'il trouve des types paraissant se lier, par une suite non interrompue de modifications, aux genres et aux espèces actuels. Certaines de ces modifications, portant sur le développement des parties foliacées, peuvent être attribuées à des changements dans la température et dans le degré d'humidité de l'atmosphère. D'autres seraient uniquement le résultat d'une action spontanée de l'organisme, qui a pu produire, à un moment donné, des particularités entièrement nouvelles, fixées ensuite par l'hérédité. Cette idée d'une transformation subite par l'apparition brusque de caractères nouveaux et imprévus est indiquée à diverses reprises

par M. de Saport a, et il est intéressant de la noter comme impliquant l'abandon au moins partiel de l'hypothèse, mise presque exclusivement en avant jusqu'ici, de transformation lente par degrés insensibles.

Il y a lieu de remarquer aussi, pour une bonne partie des espèces miocènes citées et figurées par le savant paléontologiste d'Aix comme ayant donné naissance, par voie de transformation, aux espèces actuelles, qu'elles ne diffèrent de celles-ci que d'une manière à peine sensible, et qu'on pourrait souvent, parmi les diverses formes que présente une espèce vivante, en trouver d'identiques à la forme considérée comme éteinte. Au contraire, il y a presque toujours une différence importante entre l'espèce miocène et l'espèce éocène, dont elle est supposée descendre. On pourrait donc interpréter différemment les mêmes faits et invoquer comme arguments à l'appui de la fixité des caractères celles de nos espèces vivantes qu'on voit remonter, sans variation pour ainsi dire, jusqu'au milieu de l'époque tertiaire. Un chapitre spécial traite ensuite l'étude des anciens climats.