Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 4]

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AUX ARDOISIÈRES D'ANGERS.

L'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE

est presque exclusivement adopté, attendu que les affleurements des veines ardoisières ont été fouillés sur tout leur développement, excepté pour la veine du nord, aux environs de Trélazé, où les Sociétés d'Angers-Fresnais-Trélazé et des Grands-Carreaux-Hermitage, ont encore en activité deux carrières à ciel ouvert seulement. Ces deux Sociétés et les quatre autres, qui détiennent le terrain ardoisier des environs d'Angers, exploitent au contraire douze chantiers souterrains et en ont neuf autres en préparation.

Tous ces chantiers sont établis d'après les principes indiqués à l'origine par M. Lechatelier, c'est-à-dire en appliquant le mode d'abatage des carrières à ciel ouvert sous une voûte, de façon à produire des chambres souter-

raines ayant une aire de 2 à 3.000 mètres carrés avec une profondeur variable suivant le nombre des foncées exploitées.

Les conditions de stabilité des roches schisteuses sont, de beaucoup, meilleures dans ces galeries souterraines que dans les fonds à ciel ouvert, et de fait, les éboulements de masses un peu considérables y sont notablement moins fréquents; ce qui s'explique, car les excavations souter-

raines ne sont jamais exécutées qu'en plein roc, à une grande profondeur au-dessous des affleurements altérés par l'action du temps, et la voûte a pour effet de maintenir efficacement les parois verticales de la 'chambre. D'autre part, les agents atmosphériques, qui ont une si grande puissance de désagrégation sur les parois des fonds à ciel ouvert, sont sans action dans les fonds souterrains. Enfin, les eaux de surface, ne pénétrant pas dans les masses schisteuses compactes des chantiers pro-

fonds, n'y peuvent pas produire les effets de renversement si fréquents dans les parois des carrières à ciel ouvert. La seule circonstance relativement très désavantageuse

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Jans les exploitations souterraines est leur obscurité, qui rend le travail de l'ouvrier d'à bas moins avantageux et la surveillance des parois plus difficile. On a remédié à cet inconvénient, d'une part, en installant les ponts de surveillance qui sillonnent dans tous les sens ies voûtes et les parois, et sur lesquels circulent incessamment des ouvriers de confiance ; d'autre part, en substituant aux lampes fumeuses employées à l'origine, comme dans toutes les exploitations minérales, d'abord la lumière du gaz et dans ces derniers temps la lumière électrique, qui paraît résoudre complètement le problème. Je me propose d'indiquer, dans cette note, l'historique des améliorations successives, introduites dans l'éclairage des ardoisières d'Angers et les importants résultats obtenus par les exploitants. C'est en 1847, sur la carrière des Fresnais, pour l'éclairage du puisard n° 1, que fut installée la première usine à

gaz, se composant d'une seule cornue en fonte et d'un

gazomètre. Quand on eut reconnu la possibilité de refouler économiquement le gaz à la profondeur de 200 mètres, et

constaté la supériorité de la lumière ainsi produite sur celle des lampes pour éclairer l'ensemble de la chambre souterraine, on refit entièrement l'usine dans le courant de

l'année 1855, en l'armant de deux fours à trois cornues chacun avec deux gazomètres et les appareils d'épuration perfectionnés. La dépense de cette nouvelle installation s'est élevée à 5o.000 francs environ, Elle devint le type adopté successivement par les Sociétés

des Grands-Carreaux, de la Paperie, de l'Hermitage et des Petits-Carreaux, pour l'éclairage au gaz de leurs chantiers souterrains. La consommation de ces différentes usines

s'élève en moyenne à 1.200 tonnes de houille par an,

représentant une production de 240.000 mètres cubes de

.gaz.

Dans ces conditions, le prix de revient de l'éclairage au