Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 304]

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SOURCES MINÉRALES DE VICHY

ET DES ENVIRONS.

de Vesse soit à une température (270,8) notablement supérieure à celle du Puits-Lardy (23°,6) ? Cela tient à ce que le débit moyen de la première est trois fois plus grand que celui de la seconde et surtout à ce que, au lieu crêt' e continu et à peu près uniforme, il est intermittent : la source, à l'époque des observations de M. Bouquet, jaillissait à peu près toutes les heures pendant 6 minutes seulement ; il est

Les proportions d'acide phosphorique et de fer que renferment les eaux de Vichy varient, avons-nous dit, d'une

clair que, dans ces conditions, l'eau perdait beaucoup moins de sa chaleur, en parcourant le tuyau ascensionnel, que si le même volume s'était écoulé d'une manière continue avec une vitesse dix fois plus petite. On a vu plus

haut 'que, d'après nos observations, la température qui règne au fond du Puits-Lardy est de Si degrés ; il y a tout lieu de penser qu'elle n'est pas plus élevée au fond du puits

manière très capricieuse, non seulement d'un groupe à l'autre, mais encore entre les sources d'un même groupe. On doit en conclure qu'elles empruntent ces deux éléments,

pour la plus grande part et grâce à l'action de l'acide carbonique qu'elles contiennent, aux roches lacustres avec lesquelles elles sont en contact. Nous savons, en effet, que le

fer se rencontre fréquemment, à l'état de peroxyde, dans les calcaires et les argiles, surtout au voisinage de Cusset, et à l'état de pyrite dans les marnes grises ; quant à l'acide phosphorique, il provient des débris fossiles, qui abondent surtout dans les assises supérieures du dépôt lacustre. On s'explique ainsi que les sources du Parc et de Vesse, situées

de Vesse.

dans une région où existent ces assises, soient les plus

Les quatre sources du groupe de Cusset qui figurent dans le tableau ci-dessus y présentent, pour presque tous

riches en phosphore. Ajoutons, que, suivant nous, le fer et le phosphore contenus dans les eaux de Vichy proviennent en majeure partie de quelques filets d'eau très ferrugineuse (*) ou très phos-

les éléments, une série dont les termes vont en décroissant. Ce fait, du moins en ce qui concerne les trois premières, s'accorde on ne peut mieux avec l'hypothèse relative à leur origine. n effet, le puits de l'Abattoir est le plus rappl.oché de la cassure qui passe au moulin des Couteliers ; il n'en est qu'à 140 mètres ; le Puits-Elisabetti en est à 44o mètres et le Puits-Sainte-Marie à 520 mètres. Quant à la source de Mesdames, bien qu'elle n'en soit qu'a 55o mètres, elle est la

phatée, qui çà et là viennent se déverser dans les nappes d'eau minérale : il en résulte pour celles-ci un accroissement de richesse en fer ou en phosphore, qui n'est bien sen-

sible que dans un petit rayon, autour des points où elles reçoivent ces infiltrations. Les sources des trois premiers groupes (à l'exception de

moins minéralisée : il faut admettre que, par suite d'une

celle des Célestins ("), qui, à raison de son faible débit,

circonstance spéciale, les eaux douces qui viennent se mé-

suit les variations de la température du sol d'où elle jaillit) ont seules une thermalité bien prononcée, à l'exclusion des

langer à la nappe d'eau minérale sont particuliei ement abondantes dans le voisinage de cette source. Nous n'insisterons pas sur les différences généralement

(*) Nous avons observé, dans la carrière de Fontsalive ffirès

assez-dettes que l'on observe, en passant d'un groupe à l'autre, dans la composition chimique des eaux ; il suffit de comparer entre eux, par exemple, le groupe du Puits-Carré et celui de Cusset pour se convaincre de leur

terive), plusieurs de ces filets d'eau très-ferrugineuse, coulant de haut en bas dans les joints du grès à ciment calcaire. (**; Encore devons-nous remarquer qu'a l'époque des observations de Lassonne (1 775), la source des Célestins, probablement

dissemblance.

male (27",5).

beaucoup plus abondante qu'aujourd'hui, était vraiment ther-