Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 112]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

plus guère aujourd'hui d'une manière courante que des machines à piston dont les dispositifs présentent, du reste, une assez grande variété. Le Traité de l'air comprimé de M. Pernolet décrit détail environ une centaine de compresseurs ou de machines avec souf. fiantes, parmi lesquelles, d'ailleurs, un assez grand nombre ne sont séparés que par des nuances. Le point capital est toujours la question de l'échauffement que produit la compression. Le calcul a montré à M. l'ingénieur en chef des mines Mallard (I) l'avantage théorique que l'on trouve dans l'emploi des cylindres étagés, c'est-à-dire dans le fractionne.ment de l'opération, en effectuant la compression en plusieurs fois, avec refroidissement dans chaque intervalle. On diminue par là l'élévation de la température d'une manière importante, et le travail d'une quantité encore sensible en théorie, mais qui en fait ne compenserait pas la complication introduite par ce mode spécial. Le moyen véritablement pratique reste uniquement la mise en présence de l'air et de l'eau froide, soit au moyen d'un courant extérieur que M. Colladon avait fait pénétrer jusque dans la tige et le corps du piston, soit à l'état de bain intérieur ou de piston hydraulique, soit enfin au moyen d'une pulvérisation sous la forme d'une pluie fine intimement mélangée à l'air. Elle constitue ordinairement environ de son volume. On a parfois doublé d'une chemise de bronze l'intérieur des cylindres pour éviter l'oxydation et ménager les garnitures du piston. Mais cette précaution paraît embarrassante et inutile. Pour la piston lui-même on peut recommander la garniture Giffard, qui consiste en un morceau de cuir ou de caoutchouc logé clans une rainure du noyau métallique. On obtient aussi de bons résultats

avec l'antifriction, surtout pour remplacer la boîte à étoupes;

mais le système Ransbottom, ou les garnitures à segments, sont encore les plus employés, surtout en bronze. Les clapets souffrent souvent de la chaleur et ont pour effet d'augmenter l'espace nuisible. Les soupapes échappent à cet inconvénient. On les fait en acier, avec siége de bronze. Elles sont maintenues par un ressort et parfois commandées par le mécanisme lui-même, à moins qu'elles ne soient extrêmement légères. Les tiroirs se sont peu répandus (2). On est arrivé au chiffre de Go tours par minute. La vitesse du piston ne peut dépasser i,5o, ou surtout s mètres, s'il est à action (i) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, tome XII, page 615. (2) Pernolet : L'air comprimé.

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ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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directe. 11 faut la tenir au-dessous de om,60 dans le compresseur

à

circonstance oblige alors à avoir un moteur bain intérieur. Cette très-lent ou des engrenages, et un compresseur très-volumineux. fondés sur Le rendement ne dépasse pas 0,45 dans les appareils Il peut atteindre 0,80 dans les coml'entraînement sans piston. d'une exécution soignée. On a même obtenu presseurs à piston 0,95 avec une grande lenteur et une faible pression ; de même

qu'on est tombé bien au-dessous de 0,75 dans des conditions opposées. La pression, qui est ordinairement comprise entre 2 et à atmosphères, a parfois dépassé 8 atmosphères. MM. Sautter et Lemonnier, qui sont arrivés à une grande perfection dans la construction de ces appareils, ont réalisé le chiffre de 3o atmosphères pour les locomotives Mékarski.

§ XVII.

Appareils d'observation

Indicateurs. L'indicateur de Watt est resté le type fondamental des appareils destinés à l'étude du fonctionnement de la vapeur. Il a cependant reçu un grand nombre de perfectionnements fort importants. On peut citer sous ce rapport les indicateurs de

Ashton et Storey (1), Clair, Cody, Deprez (2), Duvergier (3), Hennant, Manet (A), Richard (5). 11 convient d'y joindre pour mémoire

le remarquable wagon-dynamomètre de M. Marcel Deprez, qui figurait à l'Exposition, mais qui concerne trop directement l'industrie des chemins de fer pour que nous nous en occupions ici Ce défaut principal de l'indicateur primitif consistait dans le lancé du ressort qui venait mêler l'influence de ses oscillations élastiques aux variations de la pression. Aussi les diagrammes n'étaient-ils pas identiques à chaque course, et Clair s'était proposé de les séparer à la suite l'un de l'autre sur une bande indéfinie, au lieu de les disposer en courbe fermée. Ce très-ingénieux mécanisme a beaucoup perdu de son intérêt depuis qu'on sait que les différences en question constituent en grande partie des per-

turbations sans valeur. Mais il retrouve cependant une utilité nouvelle pour les machines d'extraction à détente automatique variable pour chaque tour. Habets, Revue universelle des mines et des usines, t. XXXV, p. 25. Congrès de l'Association française à Clermont, 1876, page zoo. Congrès de l'Association française au Havre, 1877, page 2.19, Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome LXXXII, page 1331. Revue universelle des mines et des usines, t. XXV-XXVI, p. 168.