Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 107]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A 'VAPEUR.

principe d'échauffement direct de l'air que la machine à gaz, en le mélangeant intimement avec le combustible 'employé sous forme liquide et non plus à l'état gazeux. Nous retrouverons encore dans un instant la même idée avec un combustible solide, dans la ma-

chine à poussière de charbon.

L'huile de pétrole est pulvérisée à l'aide d'un jet forcé

sous

pression qui se brise contre un obstacle. La machine est à demi. simple effet. Il faut associer deux cylindres pour obtenir un ana.

reil à simple effet, et quatre si l'on veut créer le

fonctionne-

ment plus constant à double effet. Dans la première course simple directe l'explosion pousse le piston. Dans la seconde, rétrograde,

celui-ci balaye les gaz brûlés. Dans la nouvelle course simple, directe, il aspire l'air pur, et dans le retour il le comprime pour préparer l'explosion de la nouvelle évolution. Ce moteur a été réalisé par Brayton (i), Deprez et Lambrigot,

Julius Bock (.2).

Le professeur H. Fritz, de l'École polytechnique de Zurich, a publié (3) un tableau des degrés comparatifs d'utilisation du combustible par les machines à feu de types variés. Les grandes compound à vapeur y tiennent le premier rang; viennent ensuite le moteur à pétrole de Hock, dont je viens de parler, la machine Otto Langen, et enfin les autres machines à gaz et à air

chaud. Quant aux appareils à vapeur, ils s'échelonnent dans toute cette série, de manière à la terminer par les petits moteurs à vapeur sans détente ni condensation, considérés comme l'équivalent des moins bonnes machines à air chaud.

Machines à poussière de charbon. On connaît les dangers que produit dans les mines l'inflammation des poussières de char-

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mécanismes tout à fait analogues à celui de la machine à pétrole. Laigle chez M. MouUn moteur à poudre de charbon a fonctionné à d'aiguilles (1). Des expériences ont été faites égalechet, fabricant

ment pour le gouvernement américain (2). Elles n'ont, du reste, Avec la houille grasse, il y avait à peu près pas été très-favorables. égalité avec le mode ordinaire de chauffage, on perdait 8 p. ion avec la houille sèche et ho p. loo avec l'anthracite pulvérisée. La tentative la plus extraordiMachines à acide carbonique. naire qu'on puisse enregistrer dans cet ordre d'idées originales est l'emploi de l'acide carbonique, depuis qu'il a été liquéfié par Faraday. Un brevet a été pris dans ce sens en i855 par Ghilliano et Cristin. Un autre inventeur a imaginé une sorte d'appareil Thilorier avec une pression motrice d'environ 150 atmosphères et un condenseur à 50 atmosphères (5). De telles idées ne supportent pas l'examen. M. Bord, de Bordeaux (4), se proposait plus modestement de mar-

cher à 6 atmosphères avec un mélange d'acide carbonique et d'air. Mais on n'aperçoit pas bien l'avantage de cette combinaison sur les procédés ordinaires.

Machines à ammoniaque. Dans les appareils précédents, on emploie comme agent dilatable un corps défini et conservant sa composition chimique, comme l'air, l'eau, etc. On a eu également l'idée de recourir à la dissociation d'une dissolution très-facile à séparer par la chaleur et à reconstituer par le refroidissement. Nul corps ne présentait pour la pratique ces conditions à un degré plus marqué que le gaz ammoniac, dont on connaît l'extraordinaire solubilité dans l'eau.

chauffage des générateurs (page 169). Il était naturel que ce mode fût tenté pour échauffer directement l'air dans le cylindre. Le premier essai dans cette direction est dû à Niepce (4), avec de la poudre de lycopode. De nos jours, l'attention s'y reporte avec des

A l'ammoniaque gazeuse se joint naturellement, pour l'action dynamique, une certaine quantité d'eau vaporisée par la chaleur, un sixième environ. Le mélange, après avoir agi sur le piston, passe dans un condenseur de surface et un dissoluteur oui complète la liquéfaction ; après quoi une pompe alimentaire le refoule dans la chaudière. Le cuivre et le bronze ne peuvent figurer dans

(I) E. Farcot, Aéronaute, août 1876, page 209. Engineering, t9 juillet 1878, page 46. André Buté Poitevin, Aéronaute, août 1877, page 215, et avril 1878, page 112,

(I) Dumas, Comptes rendus de l'Aeadénzie des sciences, t. LXXXVII, p. 121,

bon, ainsi que les applications de ce genre de combustible au

Massenet (El plata industrial). Dingler's Polytechnisches, Band 219, page 185. Traité complet de mécanique appliquée aux arts, par Borgnis, p. '97. Annales des mines, 70 série, tome VII, page 176.

Journal of Franklin Institute, 1871. Annual report of the chief of the United States Bureau of steam Engineers for 1876.

Engineering and mining Journal, tome XXI, page 13. Armengand Traité des machines à vapeur, tome II, page 457. Les mondes, tome XXXI, page 246,