Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 101]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

178

PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ment dit, avec sa pompe à air (1), ainsi que les condenseurs de surface (2) ou condenseurs de Hall, continuent de faire le meilleur

service. On peut à cet égard accorder une mention spéciale au condenseur séparé de Davey (3), avec cylindre à distribution diffé. rentielle, fonctionnant comme machine condensante pour des ap-

pareils qui sont par eux-mêmes sans condensation. Je citerai de même le condenseur à surface d'Indret, construit par M. Joessel, et clans lequel la pompe à air fait en même temps fonction de pompe de circulation (4). D'importantes innovations se sont produites dans ces derniers temps en vue de supprimer la pompe à air, qui est une cause d'encombrement et de consommation de travail. Dans le condenseur Létoret, qui est applicable aux machines de Cornouailles, on a évité de la manière suivante l'emploi de cet organe. Avant la fin de la période d'équilibre, on envoie la vapeur dans le condenseur, sans y admettre de nouvelle eau froide. La condensation est, par conséquent, fort imparfaite. La vapeur conserve une tension suffisante pour donner une chasse et expulser au dehors l'air et l'eau tiède de l'opération précédente, malgré la pression atmosphérique. L'enceinte reste occupée par de la vapeur à la tension de n atmosphère. c'est alors que s'opère l'injection d'eau froide pour faire retomber cette pression et préparer la course suivante. On voit que ce principe ingénieux ne saurait convenir aux machines à double effet, car elles n'ont pas, comme celles de Cornouailles, l'intermittence, et, dans tous les cas, la période d'équilibre. On

serait, pour elles, obligé de prendre sur la fin de la course le temps de l'opération, ou de laisser peser sur le commencement de la course suivante une contre-pression très-nuisible. Au contraire, la phase d'équilibre n'est nullement influencée par cette circonstance que la pression, égale sur les deux faces du piston, a une valeur absolue moindre qu'à l'ordinaire. Tout au plus doit-on alors commencer plus tôt la compression pour reconstituer avec cette pression diminuée la tension de la chaudière. M. Friedrich, à Kladno, vient récemment de se placer à un point (0 Étude sur la condensation dans les machines à vapeur, par M. Couslé, directeur des manufactures de PEt4 (Annales des mines, 6 série, tome XIV,

page t3). (24 Étude sur les condenseurs de surface, par 131. Audenet, ingénieur de la de la Société d'encouragement, 3. série, tome II, pag, 659); marine

Sedillot : Condenseur par surfaces, i863, in-8.. (3) Engineering, 1876, page 34. (I) Lsdieu : Traité des nouvelles machines marines, PI. V, fig. 26.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

179

de vue différent. A l'aide d'une soupape spéciale qu'il appelle auspu ffventil, il évacue la vapeur d'équilibre dans l'atmosphère directement, et seulement ensuite il envoie le reste dans le condenseur,

dans le but d'y opérer la condensation par l'eau froide sur une moindre masse. L'expérience paraît avoir indiqué pour cette inno vation un certain avantage, mais peu important. M. NI. Deprez propose un jeu analogue de soupapes ou de tiroirs qui réunit trois fonctions de l'échappement distinctes entre elles, et en apparence difficiles à concilier. Il lance clans la cheminée l'échappement anticipé, le seul vraiment efficace pour déterminer le tirage par une succession d'a-coups répétés dus à la différence de pression entre la vapeur et l'atmosphère, avant que cette pression ne soit trop tombée. Pendant un dixième de la course rétrograde, il envoie la vapeur dans la bâche d'alimentation pour réchauffer l'eau, et enfin, pendant le reste du trajet, il évacue cette vapeur dans le condenseur, de manière à améliorer le rendement

suivant la destination essentielle de cet organe, en raison de la chute de pression qu'il détermine sur la face antérieure du piston. Il y a déjà un certain temps, M. Devillaine avait disposé à Montrambert un condenseur dans lequel la pompe à air était supprimée comme pour le condenseur Létoret, mais par un artifice différent. On élevait l'eau d'épuisement au-dessus du sol, en la laissant ensuite retomber dans une sorte de trompe pour exercer une succion qui provoquait l'évacuation des condenseurs. On aper-

çoit de suite que si le travail de la pompe à air était ainsi évité, c'était au prix d'un excédant imposé à l'élévation de l'eau d'épuisement. Seulement les résistances passives n'étaient pas pour cela accrues dans la machine d'épuisement au même degré que par la création d'un appareil distinct comme la pompe à air. Un dispositif tout à fait analogue a été formulé récemment par M. Saxby (1). Le condenseur Brossard qui figurait à l'Exposition fonctionne aussi d'après les mêmes données. Condenseurs- éjecteurs. J'ai rappelé ces divers principes, d'abord pour l'intérêt qu'ils présentent par eux-mêmes, et aussi parce qu'ils nous amènent d'une manière toute naturelle à la conception des nouveaux condenseurs-éjecteurs. On y remplace la pompe à air par la pression de la vapeur comme dans le condenseur Létoret, et en la faisant fonctionner par succion comme dans

le dispositif Devillaine, mais en y ajoutant le puissant adjuvant des (1) Engineering, 1875, page 432.