Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 87]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

Oo PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

automatique. Ce premier mode offre évidemment les avantages que l'on peut attendre de l'intervention raisonnée de l'homme, qui apprécie les effets à produire. Mais d'un autre côté le mécanicien déjà une énorme responsabilité, une attention toujours soutenuea

et par cela seul fatiguée. On doit chercher à éviter d'y ajouter aucune autre préoccupation. En outre, les machinistes répugnent d'ordinaire à l'emploi de la détente, si on ne les y attache pas par une surveillance étroite ou par des primes proportionnées aux

économies de combustible.

En ce qui concerne la détente au régulateur dans les moteurs d'extraction, on peut citer comme exemples la machine Beer de

Sarts au Berleur (pays de Liège), celle de Bède Farcot de la mine de Dour, la machine Sulzer-de-Quillacq de l'Exposition universelle,

avec

régulateur Porter (t), la détente Zublin de Dampremy (Sacré-Madame), pour laquelle l'appareil à boules est remplacé par un régulateur hydraulique. Le régulateur à force centrifuge met de luimême en pleine pression, par la chute de ses boules, pour les manoeuvres lentes des extrémités. A la vérité, le ralentissement qui précède l'arrêt présente ce contre-sens d'augmenter l'admission; mais c'est sans inconvénient parce que le régulateur-valve est alors fermé. Il est toutefois nécessaire de mettre à la disposition du mécanicien un moyen de caler le régulateur à boules lorsque, pour un motif quelconque, il veut marcher en pleine pression pendant toute la durée de l'ascension. D'une manière générale du reste et, en dehors de l'extraction des mines, la détente automatique réglée par le régulateur a pris un grand développement dans l'industrie. On ne peut naturellement commander ainsi que des organes relativement légers, principalement des distributions à déclic. Le régulateur doit être puissant, et le volant largement suffisant pour l'uniformisation de la période; sans quoi un régulateur trop susceptible serait dans un état d'agitation perpétuelle. On a pu arriver ainsi à de très-grandes vitesses, comme dans la machine Greenwood et Batley de l'Exposition universelle (2), et celle d'Allen, de 35o tours et 2/1. chevaux

(5).

Lorsqu'on emploie la détente automatique, on peut encore choisir soit une détente fixe, qui sera en général d'un tiers ou de moitié, soit une détente variable, de manière à égaler à chaque (i) Engineering, 28 février 1879, page 178. The Engineer, 25 octobre 1878, page 299. Compte rendu mensuel, juillet 1879, page 157. Engineering, 6 septembre ,878, page ,89, Ibidem, 7 février 1879, page i L6.

15

instant le travail moteur aux variations de la résistance. Je citerai comme exemples du premier mode la détente Scohy (i) ou celle de BOUrce (2). Quant au second principe, il est représenté par le bel

appareil de M. Guinotte, très variable du reste quant aux détails, et qui a été l'objet de nombreuses et intéressantes publications (3). En ce qui concerne le choix entre ces deux dernières manières de voir, on peut sans doute admettre que, pour peu qu'un appareil d'extraction soit à peu près équilibré par l'un quelconque des systèmes que nous avons rencontrés à cet égard (page 73), une détente fixe du degré convenable sera préférable par sa simplicité, et pour éviter les inconvénients que présente le système Guinotte pour l'extraction à des étages successifs, les réavalements de puits, les modifications de l'enlevage, etc. Or cet équilibre approximatif s'obtient aisément avec les câbles d'aloès. Pour les câbles métalliques, et surtout pour l'acier, on a contre soi deux circonstances défavorables : d'une part, la moindre épaisseur du câble plat, qui produit une régularisation peu active, et en outre le grand rayon que l'on donne à l'estomac dans le but de ne pas fatiguer le câble. Les excès sous ce rapport ont parfois donné naissance à des appareils dont le moment varie énormément, et devient même négatif aux extrémités. Alors la machine se lance avec une vitesse que l'on est obligé de combattre par la contre-vapeur. Mais c'est là un état de choses qui expose visiblement aux plus graves dangers.

M. Dombre, en reconnaissant ces inconvénients, ne craint pas cependant l'emploi de ce moyen. Il propose (Li) l'emploi du tube d'inversion ordinaire pour les pressions élevées, et croit suffisant, pour les pressions moyennes, des tubes à air froid. Cette question (q Notice sur la détente Scohy, 1870. Mons, chez Manceaux. Timmermanns, Machines d'extraction, 1877. Bruxelles, chez Ramlot, page 5z.

Etude générale sur la détente variable dans les machines d'extraction,

par L. Guinotte, 1875. Mons, chez Manceaux.

Annales industrielles, janvier 1874. Étude sur les distributions par tiroirs dans les machines d'extraction, et en particulier sur le système Guinotte, par Herdner (Annales des mines, 5877). Dwelshauvers Dery, Revue universelle des mines et des usines, t. XXXIV, page J.6o.

Machine à vapeur d'extraction du système Guinotte, par Petau (Publication industrielle d'Armengaud, 1876). Chansselle, Compte rendu mensuel, septembre 1876, page 21. Timmermans, Étude sur les machines d'extraction à détente, pages 36 et 50. Bruxelles, chez Ramlot.

Dombre, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2° série, t. 1V, page 8og.