Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 55]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

par les côtés. Le fond est formé de deux parties inclinées comme les pans d'un toit, et le charbon s'écoule sans qu'on ait besoin de soulever le véhicule. Aux mines de fer de Rochoule (Gard) on évite également ce soulèvement, mais d'une autre manière. Les deux moitiés du wagon sont assemblées à charnière suivant le petit axe du rectangle supérieur, et par une clavette suivant celui du fond. En ôtant cette clavette, on voit chaque moitié s'incliner

sur son essieu autour de la charnière supérieure, de manière à former un V renversé. La pente que prennent ainsi les deux moitiés du fond suffit pour faire couler la charge entre elles. Sur plusieurs carreaux de mines on a développé démesurément les trémies de chargement, de manière à emmagasiner une quantité énorme de charbon. On se trouve ainsi en mesure de charger d'un seul coup tout un train du chemin de fer à grande section. A l'Alma (bassin de la Rhur), on voit des trémies de Go mètres de long

et d'une hauteur double et même triple de celle des wagons (1). Chevalement. Les chevalements peuvent être construits de trois manières différentes : en bois, en fer ou en maçonnerie. Ce sont les chevalements métalliques qui ont le plus attiré l'attention

dans ces derniers temps. A Carmaux, au Grand-Treuil et à la Pompe (houillères de Saint-Étienne), les montants sont façonnés et

rivés comme des bouilleurs (2). A la Malafolie (Firminy), on a composé la section droite de quatre arcs à cornières, de manière à

garder à l'extérieur tous les boulons. L'un des chevalements d'Ahun est construit en rails Barlow assemblés bord contre 111

bord (5), et l'autre en fers Zorès. Deux fers Zorès tronqués sont assemblés par leurs bases avec interposition d'une plaque de tôle faisant âme. Ces fers ont encore été employés pour les chevalements de Saint-Louis (houillères de Saint-Étienne) et du Vigan. La Société de Fives-Lille a employé des poutres rectangulaires creuses en tôle pour des chevalements de Lens et de Courrières (4). Chansselle, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2e série, tome IV, page 848.

Imbert, Compte rendu mensuel, avril 1876, page 10; Monin, Ibidem, juillet 1876, page 3. Robert, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, se série, tome II, page 295. J'indiquerai ici le poids et le prix de quelques-uns de ces ouvrages : Le Vigan (puits de recherche). . Ahun (rails Barlow) Alun (fers Zorès) Carmaux Laite (puits Terret, 15 mètres).

4.800 kilog.

.

.

.

15.500 16.000 21.000 . 25.500

2.900 francs. 7.750 7.800 12.500 15.300

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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A Graf-Beust et à la mine Hugo (Westphalie), ainsi qu'a GrandMambourg-Sablonnière (Liége), on a employé le chevalementgrue (1). Sa forme est à peu près celle d'un balancier de machine à vapeur, c'est-à-dire une ellipse très-allongée et formée de deux flasques en treillis entretoisées ensemble. Il repose sur le sol par un point voisin d'un des sommets de l'ellipse, de manière à dis-

poser son diamètre à peu près suivant la bissectrice des deux brins du câble qui passe sur les molettes portées par l'extrémité supérieure. De forts haubans, amarrés en arrière sous un angle convenable, retiennent cette extrémité pour lui assurer l'inclinaison voulue. Ce chevalement dessert, sans trop de vibrations, une extraction de 900 tonnes par jour. Le chevalement disparaît tout naturellement dans les installations intérieures. Il existe un certain nombre d'exemples de ce genre d'extraction. Les matières sont élevées non plus jusqu'au point d'intersection de la verticale du puits avec la surface du sol, mais seulement jusqu'à un point intermédiaire d'où elles sortent au jour en galerie. On peut citer sous ce rapport la belle installation du puits central de Portes, desservie par la galerie Werbrouck.

Si la profondeur rachetée est peu considérable, on peut, pour plus de simplicité, laisser la machine au jour, et elle présente alors cette particularité que le chevalement est encore supprimé, les molettes se trouvant au ras du sol au niveau des bobines. La distance de la recette au jour est toujours, en effet, plus que suffisante pour les manoeuvres, et le danger d'envoi aux molettes, et elle forme l'équivalent du chevalement du dispositif ordinaire. Ce système se voit, par exemple, au puits de la Forêt (Grand'Combe). On peut encore signaler dans cet ordre d'idées, mais cette fois avec un chevalement, une combinaison assez singulière qui a été employée, à la mine de Fleg, près Grund (Ilartz). Qu'on se représente pour cela, en un point que j'appellerai A, le fond du puits. Il débouche au jour en B sur la montagne. D'autre part, une galerie part du fond de la vallée en C et rejoint le puits en D. Il suffirait, d'après cela, d'extraire sur la hauteur AD et d'effectuer ensuite un roulage DG jusqu'au point C où se trouvent par le fait les usines. Mais il y existe une station balnéaire d'où les étrangers seraient

promptement chassés Par les vapeurs du grillage des pyrites. Aussi les aires de grillage ont-elles été installées en B sur le car(1) Chaussette et de Loriol, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, se série, tome IV, page 824; Compte rendu mensuel, juin 1876, page 29.