Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 42]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L EXPLOITATION DES MINES

quer si la voie doit rester fermée ou si l'on peut engager 10 train.

A Mazenay, on a en outre ajouté à cette précaution un double clichage, manoeuvré à l'aide d'un levier par le garde-frein. L'un des clichages est disposé à une petite distance sur la pente et d'une manière inverse de celui qui ferme le plan à la recette même. Si donc le receveur engage mal à propos le train en agissant sur son levier, il lui suffit de ne pas se troubler et d'attendre quelques instants pour que les wagons se trouvent arrêtés au second clichage. 11 fautau contraire, pour que celui-ci puisse être

franchi, renverser le levier dès que le premier clichage est dépassé par le dernier wagonnet, manoeuvre du reste facile.

On doit exiger avec la plus grande rigueur qu'une chaîne, ou une barre, soit constamment tendue à la recette supérieure, pour fermer le plan, relevée chaque fois qu'on doit lancer un wagon, et remise en place invariablement. Il est à désirer également que l'on arrive à faire disparaître entièrement les freins qui se serrent par l'action de l'homme. On doit leur substituer ceux qui sont toujours serrés spontanément et que l'on est obligé de desserrer à la main pour, laisser couler le train, qui se trouve arrêté par cela It seul qu'on aura lâché le levier du frein. Les poulies Fowler sont beaucoup employées pour le service des plans. M. Champigny a proposé également un nouveau modèle, qui a été appliqué à Aubin. Quant à l'emplacement des plans inclinés, il arrive très-rarement qu'il soit projeté horizontalement suivant la direction de la couche. Cela se rencontre cependant, pour des plans très courts, dans les méthodes de Brassac et de Beaubrun (Montmartre). On les dispose presque toujours suivant une ligne de plus grande pente. Parfois c'est suivant une demi-pente, soit que le pendage paraisse trop raide, soit que les champs d'exploitation, étant limités par des failles parallèles, forment, non des rectangles, mais des parallélogrammes, auquel cas il est préférable de disposer le plan qui leur sert d'artère suivant la médiane de ce parallélogramme. La plupart du temps, quand on ne reporte pas dans la méthode inclinée le plan dans toutes les tranches successivement, on le met de suite sur le mur. Cela ne gêne en rien, puisque nous avons fait remarquer que dans cette méthode on passe horizontalement d'une tranche dans l'autre par de simples déviations des galeries de niveau. Cependant ce dispositif présente l'inconvénient de fa-

tiguer beaucoup, par cette longue durée, le charbon laissé en couronne et les massifs latéraux de protection. On peut éviter cet

inconvénient en installant le plan au toit et l'y laissant pendant l'exploitation des tranches successives, pour ne reprendre qu'au

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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dernier moment la masse de combustible qui le supporte et est

ici des plans bisautomoteurs, dont la créaancienne, imprime un cachet si remarquable au tion, déjà très système de circulation de la Grand' Combe. Je me contenterai de dire que M. Schmued vient d'en établir un semblable, quoique sur resjteélefainiaplatisU'éàe.parler

une petite échelle, aux mines de Seegraben (1).

On a employé, à une époque déjà reculée, le Plans aériens. système Palmer, à un seul rail suspendu sur une longrine, dans les galeries dont le sol est susceptible de jouer incessamment. Bien que cet appareil ait été reproduit récemment par M. Berthold Sterckel, de Breslau (2), il ne s'est pas répandu d'une manière sérieuse. Il n'en est pas de même des plans aériens, analogues en principe, et dont l'application reçoit maintenant un grand développement. Leur invention paraît remonter à une époque fort ancienne, car on avait établi, il y a environ deux siècles, un va-et-vient aérien dans l'île de Gozzo; mais cette création avait été reléguée complètement dans l'oubli (5). On rencontre aujourd'hui de tels chemins aériens aux carrières de ciment de Grenoble, aux mines de SaintMartin-de-Queyrières (Hautes-Alpes), à celle du Fournel (HautesAlpes), aux mines de Sordières et de Gorge-Noire (Savoie), d'Extravernes (Haute-Savoie), et de Coutres (Hautes-Pyrénées), aux mines de Baibl (Carinthie), à Vignusca (Carniole), aux carrières de granit de Bardon Hill (Leicestershire), à l'usine à gaz de Hanovre, etc. (4). A Alleva.rd, on a établi provisoirement, pour attendre la construction des grands plans inclinés, le magnifique plan aérien de SainteMadeleine, pour les mines de Saint-Georges d'Hurtières. On y transporte 1.290 kilogrammes de minerai, plu, 410 kilogrammes de poids mort, à la vitesse de, 5 mètres par seconde, sur des câbles de 5 cen-

timètres de diamètre, 1.559 mètres de long et 600 mètres de dénivellation, avec 12 points d'appui. On en remarquait un très beau modèle en relief au Champ-de-Mars, dans l'exposition du Creusot. A Pierrefitte (Hautes-Pyrénées), la Société royale asturienne a construit un va-et-vient aérien de 5. kilogrammes, à la

vitesse de 10 mètres par seconde, sur une succession rie trois traRevue universelle des mines et des usines, 2e série, tome III, page 219, Ibidem, 2e série, tome III, page 232. Machina3 novm Fausti Verantii Siceni (Magasin pittoresque, t85o, p. 72). Zef/schrift der Ingenieur-Vereins in liannover (Rossigneux, Compte rendu mensuel, février 1878, page 4o).