Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 37]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

obligé de les scier. Il faut du moins les placer, le gros bout en haut, pour s'opposer autant que possible à ce qu'ils cèdent à la pression. Du reste la charge donne alors plus régulièrement, et seulement en raison de ce qui surmonte en projection le vide des travaux. On a moins à redouter les coups de charge inopinés provenant de portées d'une étendue variable avec le degré de raideur que présente une formation encore inaltérée. Il est bien clair d'ailleurs que cette opération du passage sous le remblai ne peut être tentée que quand on dispose de matières susceptibles de faire une prise suffisante. La méthode inclinée présente une particularité qui lui est spé-

ciale et qui a de l'importance quand on conduit simultanément plusieurs tranches dont les avancements se suivent de près: c'est qu'on peut passer horizontalement d'une tranche dans une autre par de simples inflexions des voies d'allongement ; tandis que ce passage, dans les méthodes horizontales, suppose nécessairement

des pentes courtes et raides pour le roulage, qui obligent de les armer du matériel des plans inclinés. On peut ajouter que l'emploi des tranches inclinées facilite l'abatage dans une certaine mesure en permettant au piqueur de mieux profiter de la stratification et des plans de clivage. Cette méthode, très-répandue, se voit par exemple à la Grand' Combe, Lucy, Epinac, Firminy, la Béraudière (troisième brûlante), Carmaux, Commentry, la Péronnière, Saint-Geniès (GraissessacOuest), etc. Il convient de faire une mention à part de Montmartre (Beaubrun), où elle est appliquée clans des conditions particulières qui en font vraiment une variante spéciale ( i).

Méthode horizontale. La méthode horizontale, qui gagne tous les jours du terrain, présente en effet de grands avantages. Elle peut s'appliquer partout, quelles que soient la puissance, l'inclinaison et la solidité du gîte, puisqu'elle ne dépend que d'une manière très-secondaire de ces éléments qui affectent au contraire si directement la méthode inclinée. Les chevaux peuvent, si les sections des galeries s'y prêtent, aller partout dans la tranche, dont toutes les parties sont de niveau. Le remblai tient mieux, puisque sa base est horizontale. On peut toujours le relever d'un seul jet de pelle, tandis que dans les tranches inclinées plusieurs jets sont souvent nécessaires. L'ouvrier se trouve plus à l'aise et (t) Barotta, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2' série, tome IV, page 259.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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dans de meilleures conditions pour la production du gros (1) et le triage du stérile. La sécurité est plus grande, surtout dans les charbons un peu tendres, et les éboulements partiels présentent moins de gravité que dans la méthode inclinée. On peut exploiter les tranches horizontales suivant deux modes bien distincts qui constituent la méthode en travers et la méthode en direction. La méthode en travers est classique pour les filons puissants, comme à Schemnitz, Zellerfeld, Idria, IVIokta, Agordo, Bleyberg (Carinthie), Sainbel, Pontpéan, etc. On l'a introduite

également dans les houillères et elle continue de s'y répandre.

Je citerai comme exemples le Creusot (i8/11), Montrambert (i846), Commentry (581t9), Saint-Eloy, Rochebelle, Bourran (Decazeville), Fraysse (Cransac), Campagnac, Sainte-Barbe (Rive-de-Gier) et beaucoup d'exploitations de la Loire. Dans les couches de combustible d'une longue traversée, au lieu de se borner à une maîtresse-galerie placée au mur, on en met une seconde au toit et parfois même une ou deux en plein massif. Il faut également citer comme fixant de plus en plus l'attention, bien que gardant un caractère exceptionnel, l'établissement de galeries

de direction au rocher, pour éviter de se trouver coupé par l'in-

cendie, diminuer le danger des poussières charbonneuses produites par le piétinement des chevaux, et supprimer les piliers de protection qui, en durant autant que la galerie, arrivent à se fatiguer énormément et à donner fort peu de gros par leur dépilage, devenu

en même temps plus dangereux. De tels ouvrages sont évidemment coûteux, mais l'introduction de la perforation mécanique les place dans des conditions de réalisation bien meilleures qu'autrefois.

On peut citer comme exemples, sous ce rapport, le Creusot, Brassac, la Tardiverie (Saint-Étienne), et la plupart des mines du Muntceau, où l'on a créé un développement de près de 12 kilomètres de galeries dans la roche. La méthode horizontale en direction se trouve naturellement indiquée quand il est possible de passer entre des nerfs d'une épaisseur suffisante, au lieu de les enlever par le percement des traverses. Mais elle s'applique également très-souvent en l'absence de cette circonstance. On doit citer sous ce rapport les magnifiques chantiers de Commentry, dans lesquels on revient des limites du quartier par une grande taille occupant toute la traversée de la couche et conduite suivant la direction. Le même travail a été (t) Cette augmentation a été d'environ un tiers en plus au Crêt-de-Mars

(Montrambert).