Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 34]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

On participe plus ou moins à ces avantages et à ces inconvénients avec le remblai partiel employé, par exemple, dans certains quartiers de Sarre-et-Moselle, de Beaubrun, Maries, Ronchamp,

rencontre. Si une partie supérieure est en discordance de stratification, la loi de la normale subsiste, selon l'auteur, et la cassure se dévie du même angle. Ces énoncés, quoique rationnels, paraissent trop absolus pour se trouver entièrement vérifiés dans la pratique. Le mémoire de l'Union des charbonnages belges fait remarquer notamment que, pour les couches très-inclinées, la tendance à la rupture par écrasement venant se mêler à celle de la cassure par flexion transversale, devra produire des angles plus ou moins variables, sans qu'il soit facile d'en préjuger la loi à priori. Quelques ingénieurs français ont publié des observations dans ce sens (1). A la Béraudière, on a reconnu des inclinaisons de 115, 48, 54 degrés sur la stratification, et à Rive-de-Gier des angles de 53, 55 degrés. La cassure, en arrivant à la surface, s'accompagne parfois d'un bâillement de la fente qui peut atteindre 2.,,50. Par une circonstance bizarre, c'est souvent la lèvre située du côté de l'exploitation qui paraît soulevée par l'effet du basculement.

IVIontebras, Mariemont, les carrières exploitées à l'aide de piliers à bras, un assez grand nombre d'exploitations anglaises, etc.

On s'est beaucoup occupé dans ces dernières années des mouvements généraux du terrain au-dessus des remblais. Cette question intéresse en effet la conservation du sol agricole et même celle de certaines villes, telles que Liége, Saint-Étienne, etc., déjà minées ou serrées de près par les houillères. Elle touche aussi à des côtés essentiels de l'exploitation; car ces mouvements, en disloquant le gîte et le toit, rendent le déhouillernent des parties su-

prieures dangereux et incomplet, préparent l'incendie et introduisent les eaux de la surface. Malheureusement le problème est des plus obscurs, et les solutions sont encore controversées. Il est facile de le concevoir en raison du grand nombre d'éléments dont dépend la résultante, ainsi que de la difficulté et du petit nombre des observations. Ce n'est du reste qu'un motif de plus de le signaler à l'attention des ingénieurs, pour que le temps arrive à élucider la question. M. Von Decken pour le bassin de la Rhur (i), et M. Schultz (2), se sont spécialement occupés de cette recherche. M. Gustave Dumont a publié en 187' un mémoire très-considérable sur ce sujet (3), et il y a été répondu en 1875 par un travail analogue de l'Union des charbonnages belges (4). M. Dumont assimile un banc horizontal du toit à une poutre encastrée à ses deux extrémités et chargée uniformément. Pour lui, la rupture doit avoir lieu normalement et au droit des points d'appui sur les parties vierges. Il admet que cette loi subsiste lors

même que la couche s'incline jusque vers 68 degrés. Si elle se contourne, les cassures cessent d'être parallèles, pour rester normales à la surface. Mais les tendances à la rupture diminuent d'intensité quand l'inclinaison augmente, attendu que la pesanteur n'agit plus pour rompre ce banc que par une de ses composantes. Il est clair également que si des failles existent d'avance dans le

terrain, le plan de moindre résistance ne sera plus normal à la stratification et pourra s'étendre dans la faille au moment où 1 la Revue universelle des mines et des usines, tome XXVIII, pages 197 et 260. Ibidem, tome XXIII-XXIV, page 455.

Des affaissements du sol produits par l'exploitation houillère, mémoire adressé à l'administration communale de Liège. In.4. Liège, 1871. Compte rendu mensuel, février 1876, page 7.

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Quant au mode d'appliMéthodes de remblai en une tranche. cation du principe général du remblai, on a été conduit, pour se plier avec avantage à toutes les circonstances, à y introduire une très-grande variété. 11 faut établir principalement deux grandes divisions, selon que les gîtes sont minces ou puissants, c'est-à-dire suivant qu'ils peuvent se prendre en une seule fois ou qu'ils exigent une subdivision en tranches.

Parmi les méthodes en une seule tranche, nous rencontrons d'abord celles des grandes tailles chassantes et des grandes tailles montantes, qui sont absolument classiques, surtout dans le Nord et le Pas-de-Calais. En Angleterre, on les conduit souvent, sous le nom

de long watt, sur de très-grandes largeurs qui dépassent ion et 150 mètres. D'autres fois on les fractionne en stalls de largeur beaucoup moindre, io à 9.o mètres par exemple, que l'on conduit en laissant entre deux un pilier égal qui est pris en revenant. Ces méthodes si connues ont pour elles une longue pratique qui permet peu de changements.

Je signalerai cependant celui qui vient d'être introduit par M. Godin dans les maintenages de l'Espérance (Seraing) (2). Le front de taille est, comme à. l'ordinaire, profilé en petits gradins (i) Compte reaclu mensuel, avril 1875, page 6; septembre 1875, page t; octobre 1875, page 5,

(s) Annales des travaux publics de Belgique, tome XXXIII, page 379.